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leurs à payer pour moi, ni comptes à faire ; tous mes petits déboursés, pour ce que j’achète à Genève, sont faits par M. Souchai, négociant, depuis longtemps, et je ne peux lui ôter ce petit travail, qu’il ne fait que par amitié pour moi.

Je vous souhaite la bonne année. J’ai l’honneur d’être bien sincèrement, monsieur, votre très-humble serviteur.

N. B. Ne sachant pas la demeure de MM. Necker et Thélusson, j’ai mis simplement à Paris. Je vous supplie de les en instruire, et de les prier de retirer la lettre, qui est, je crois, du 18. Ils me feraient beaucoup de plaisir de faire donner mes trente-six billets à M. de La Borde le plus tôt qu’ils pourront.


6206. — À M. TABAREAU[1].
Décembre.

Je fais mon compliment, monsieur, à la ville de Lyon sur les droits qui lui sont rendus ; mais je ne lui fais point mon compliment si elle pense qu’il y ait jamais eu un projet de déclarer Jean-Jacques le Cromwell de Genève. Il est vrai qu’on a trouvé dans les papiers du sieur Nieps un mémoire de ce polisson pour bouleverser sa taupinière, et je vous réponds que si Jean-Jacques s’avisait de venir, il courrait grand risque de monter à une échelle qui ne serait pas celle de la fortune. Mais vous ne vous souciez guère des affaires de Genève : elles sont fort ridicules ; elles finiront de façon ou d’autre, comme le roi voudra.

Vous m’avez envoyé deux vers latins qui ne valent pas le diable, et qui, comme vous le dites très-bien, sont très-mal imités de Martial : en voici de français[2] qui ne valent guère mieux, et que je vous prie de jeter au feu dès que vous les aurez lus. J’ai retiré autant que j’ai pu tous les exemplaires qu’on avait imprimés à mon insu ; je suis trop attaché à sainte Geneviève pour vouloir jamais rien faire qui lui déplaise. Il est vrai qu’elle commença par voler son maître, qui était boulanger ; mais c’était à bonne intention.

Si vous n’avez pas lu le mémoire de M. de La Chalotais, j’aurai l’honneur de vous l’envoyer dès que ceux à qui je l’ai prêté me l’auront rendu ; c’est un morceau très-curieux.

La France détruite existe ; il y en a à Genève deux exemplaires,

  1. Éditeurs, de Cayrol et François.
  2. L’Êpitre à Henri IV.