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Mais la santé de monsieur le dauphin est un objet si intéressant qu’il doit anéantir toutes ces querelles, La bulle ""Unigenitus, et toutes les bulles du monde, ne valent pas assurément la poitrine et le foie d’un fils unique du roi de France.

Mme Denis ne se porte pas trop bien ; elle me charge de vous dire combien elle vous aime et vous estime. Elle attend les boîtes de confitures que vous voulez bien nous envoyer ; il n’y a qu’à les mettre au coche de Lyon.

Embrassez pour moi MM. Diderot et d’Alembert, quand vous les verrez. Toute mon ambition est que la cour puisse les connaître, et rendre justice à leur mérite, qui fait honneur à la France.

Qu’est devenu le très-paresseux Thieriot ? Il m’écrit une ou deux fois l’an par boutade. Vous savez probablement que Jean-Jacques est à Strasbourg, où il fait jouer le Devin du Village ; cela vaut mieux que de chercher à mettre le trouble dans Genève, et d’être lapidé à Motiers-Travers. Les magistrats et les citoyens sont toujours divisés ; je ne les vois les uns et les autres que pour leur inspirer la concorde : c’est la boussole invariable de ma conduite.

Je vous demande en grâce de presser M. de Beaumont sur l’affaire des Sirven ; elle me paraît toute prête ; le temps est favorable ; je ne crois pas qu’il y ait un instant à perdre.

Je vous embrasse du meilleur de mon cœur.


6162. — À M. LEKAIN.
Ce 25 novembre.

Je présume que M. Lekain aura attendu un temps plus favorable pour faire débiter la tragédie qu’il imprime ; je viens de découvrir encore des vers répétés au troisième acte.

Il y a, dans la scène deuxième de ce troisième acte :


Vous acceptiez la main qui vous perça le flanc.


C’est Nemours qui parle ; et Adélaïde lui dit, quelques vers après :


Enflé de sa victoire, et teint de votre sang,
Il m’ose offrir la main qui me perça le flanc.


Je retrouve dans une vieille copie :


Tout doit, si je l’en crois, céder à son pouvoir ;
Lui plaire est ma grandeur, l’aimer est mon devoir.