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prince de Guémenée est mort ? Ne s’appelait-il pas Marsy ? On dit que d’ailleurs c’était un garçon de mérite[1].

Dieu vous maintienne, mon cher destructeur, dans la noble résolution où vous êtes de faire main basse sur les fanatiques, en faisant patte de velours ! Vous serez cher à tous les gens de bien. Écr. l’inf…


5944. — À M. ÉLIE DE BEAUMONT[2].
17 mars.

Vous commencez, monsieur, votre carrière comme Cicéron[3] ; mais malheureusement parmi nous l’éloquence, la connaissance des lois, la protection donnée à l’innocence, ne font pas des sénateurs et des consuls. Vous n’aurez peut-être que de la gloire ; mais vous l’aurez bien pure et bien éclatante.

J’aurai donc l’honneur, puisque vous le permettez, de vous envoyer dans quelques jours le mémoire de Sirven. Vous verrez s’il est possible qu’on puisse rendre justice à cette famille infortunée sans qu’elle purge sa contumace, et si on peut lui donner d’autres juges que ses bourreaux.

Je n’ai jamais eu le bonheur de vous voir ; mais je vous aime comme si je vous avais vu bien souvent. Je vous révère comme vous le méritez. Mes sentiments sont au-dessus du très-humble et très-obéissant serviteur.


5945. — À M. DAMILAVILLE[4].
17 mars.

Mon cher frère, vous devez avoir reçu la consultation de Tronchin ; mais je tremble que vous ne soyez malade en dépit de la consultation. Je fais des vœux à l’Être des êtres pour votre santé. Félicitons-nous tous deux de la justice rendue aux Calas, et du triomphe de la raison sur le fanatisme.

J’ai cent lettres à répondre ; en voici une pour M. de Beau-

    ner un pot-de-chambre. — Que voulez-vous dire ? — Maman, c’est, qu’il me pisse sur le dos, et je n’aime point ça. »


    Marsy fut chassé des jésuites, et Fréron, son ami intime, sortit avec lui, (Note posthume de Condorcet.)

  1. Voyez le Dictionnaire philosophique, au mot Jésuite, tome XIX, page 500 ; et XXVI, 377. Fr.-M. de Marsy, né en 1714, était mort en décembre 1763.
  2. Éditeurs, de Cayrol et François.
  3. Le jugement en faveur des Calas avait été rendu le 9 mars.
  4. Éditeurs, de Cayrol et François.