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ment aux bontés de M. le duc de Praslin et aux vôtres[1]. Il m’avait juré les larmes aux yeux, dans son voyage aux Délices, qu’il n’avait aucune part aux traits insolents répandus dans cette misérable parodie[2]. Je vous écrivis pour lors. S’il avait depuis manqué le moins du monde ou à vous, ou à M. le duc de Praslin, il serait trop coupable et trop indigne de la place qu’il a obtenue. Je ne lui ai écrit qu’une lettre de félicitation fort simple, dans laquelle je lui paraissais persuadé de sa reconnaissance pour ses bienfaiteurs.

Vous devez avoir reçu, mes divins anges, des corrections que je crois nécessaires aux roués : je ne sais si elles leur paraissent aussi importantes qu’à moi.

Respect et tendresse.


5471. — À M. MARMONTEL.
4 décembre.

Je vous ai écrit, mon cher confrère, par M. Damilaville, et vous avez dû recevoir un petit paquet. Je vous prie de ne point parler de tout cela : vous devez être assez occupé de votre réception. Mais, puisque M. Thomas s’est abstenu de concourir avec vous, je vous recommande et je vous supplie très-instamment de dire très-hautement que vous en avez l’obligation à M. le duc de Praslin, et de lui faire présenter vos remerciements soit par M. Thomas, soit par quelque autre personne qui l’approche : vous pourriez même lui demander la permission de venir le remercier. Je ne vous parle pas ainsi sans de fortes raisons.

J’ajoute encore que vous ne feriez pas mal de faire dire un mot à M. et Mme d’Argental, soit par M. de Mairan, soit par quelque autre personne de leur société. Pardonnez mon importunité au zèle et à la tendre amitié qui m’attachent à vous pour le reste de ma vie. Je remercie Mme Geoffrin de vous avoir servi comme vous méritez de l’être[3]. Mme Denis, qui s’intéresse à vous autant que moi, me charge encore de vous faire part de sa joie.

  1. Le duc de Praslin, loin d’avoir engagé Thomas à se retirer, fut blessé de sa générosité, et lui retira les fonctions de son secrétaire intime.
  2. Voyez la note, tome XXXVII, page 33.
  3. Pour l’élection à l’Académie française.