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m’être rendu. Vous me dites que la nymphe Clairon a reçu une brochure ; c’est sans doute un Cramer qui la lui a envoyée : mais vous devez en avoir beaucoup par M. d’Argental et par d’autres voies. Je vous supplie de me mander si tout cela est parvenu entre vos mains. Il y a surtout une lettre pour M. Mariette[1], qui m’inquiète beaucoup : c’est au sujet de mon affaire des dîmes. Je vous l’adressai il y a environ quinze jours. L’affaire presse beaucoup, et il serait bien triste que cette lettre fût perdue.

Quant au digne frère[2] de l’auteur des chansons hébraïques, on nous fait espérer une Instruction très-pastorale, qui sera plus approfondie et meilleure que celle de l’évêque d’Alétopolis[3]. Sitôt qu’elle pourra me parvenir, je ne manquerai pas de vous en faire part ; mais, au nom de Dieu, mandez-moi si vous avez reçu des nouvelles de Lyon, de Besançon, et de M. d’Argental, depuis un mois. Je vous suis attaché plus que jamais. Écr. l’inf…


5460. — À M. LE COMTE D’ARGENTAL[4].
De Sibérie, le 17 novembre.

Mes divins anges, vous devez avoir reçu un petit livre intitulé la Tolérance, lequel j’ai grande envie que vous tolériez. Je viens d’en envoyer un autre à M. le duc de Praslin, non pas à lui directement, mais à vous sous son enveloppe, et à vous sans cachet ; et je vous dis, dans un petit billet : Engagez M. le duc de Praslin à lire cet ouvrage, s’il en a le temps. Il est, à la vérité, prodigieusement théologique ; mais il est honnête, et il y a des choses qu’un ministre doit lire.

Tandis que vous étiez à Fontainebleau, je n’en savais rien, et j’envoyais toujours mes paquets sous le nom de M. de Courteilles. Il y en avait un pour M. Damilaville qui m’inquiète beaucoup ; il contenait un mémoire pour M. Mariette : il s’agissait de ma dîme, la chose presse, attendu que la Saint-Martin est arrivée, et que les prêtres poursuivent au parlement de Dijon. Vous savez que la lettre de M. le duc de Praslin, au nom du roi, ne réussira pas auprès de Messieurs : ils connaissent peu les lettres des

  1. Celle dont il est question dans la lettre à d’Argental, du 7 novembre.
  2. Lefranc de Pompignan, évêque du Puy, frère de l’auteur des Poésies sacrées.
  3. La nouvelle pièce que promet Voltaire est sa première Lettre d’un Quaker ; voyez tome XXV, page 5.
  4. Éditeurs, de Cayrol et François.