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À propos, je suis fâché que nous mourrions sans nous revoir.


Urbis amatorem Olivetum salvere jubemus
Ruris amatores.

(Hor., lib. I, ep. x.)

5628. — À M. LE CONSEILLER TRONCHIN[1].
Ferney, 25 avril.

On dit que la mort de Mme de Pompadour a fait baisser les effets. Si cela est vrai, voilà une belle oraison funèbre.


5629. — À M. NOVERRE.
Au château de Ferney, le 26 avril.

Les vieillards impotents comme moi, monsieur, s’intéressent rarement à l’art charmant[2] que vous avez embelli ; mais vous me transformez en jeune homme, vous me faites naître un violent désir de voir ces fêtes dont vous êtes l’ornement principal ; mes désirs ne me donnent que des regrets, et c’est là mon malheur. J’ai d’ailleurs une raison de vous admirer qui m’est particulière ; je trouve que tout ce que vous faites est plein de poésie ; les peintres et les poëtes se disputeront à qui vous aura. Je ne cesse de m’étonner que la France ne vous ait pas fixé par les plus grands avantages ; mais nous ne sommes plus dans ces temps où la France donnait des exemples à l’Europe ; tout est bien changé : vous devez au moins être regretté de tous les gens de goût. Regardez-moi, monsieur, comme un de vos partisans les plus attachés, et comptez sur l’estime sincère avec laquelle j’ai l’honneur d’être votre très-humble serviteur.


Voltaire.

5630. — À M. LE COMTE D’ARGENTAL.
Avril.

Je croyais avoir envoyé Thélème à mes anges ; mais puisque je l’ai oublié, je répare ma faute. Il se peut faire qu’aucun de

    lui donne, tome XII, pauo 168, et XIV, 155-156, rappelle l’idée de Florence plus que celle de Rome.

  1. Éditeurs, de Cayrol et François.
  2. L’art de la danse : Noverre était maître des ballets du duc de Wurtemberg, prince qui, les 10, 11 et 12 février, donnait chaque année, pour l’anniversaire de sa naissance, de magnifiques fêtes dont il faisait imprimer la relation.