Je crois Macare à Montrouge ; monsieur le duc est encore plus fait pour Macare que pour des faucons[1]. S’il était un de ces ducs et pairs qui ne savent pas le grec, on lui dirait que Macare signifie bonheur, et Thèlème, volonté ; mais on ne lui fera pas cette injure.
Monsieur, j’ai reçu, avec tout le plaisir imaginable, votre lettre avec le Traité sur la Tolérance. Je l’ai lu, et on n’a pas de peine à y reconnaître son auteur, toujours plein de feu, d’idées neuves, et d’un jugement, admirable. Le sort de cette pauvre famille des Calas m’a touché jusqu’au fond de l’âme. Comment se peut-il que, dans un siècle aussi éclairé que celui où nous vivons, il se commette encore de pareilles choses, qui feraient honte aux siècles les plus reculés ? J’ai eu soin de vous faire remettre par un marchand de Genève un petit secours pour cette pauvre famille. Que je serais charmé si je pouvais espérer de vous voir à ma cour ! Je suis au désespoir que votre santé vous en empêche. Il faudra donc, malgré moi, me borner à vous prier de me donner souvent de vos nouvelles, auxquelles je m’intéresse beaucoup.
Je lis et relis vos ouvrages toujours avec le même plaisir. J’ai vu représenter Olympie à Manheim avec un plaisir infini ; et en dernier lieu, sur mon théâtre, les comédiens français nous ont donné Sémiramis, et ils se sont surpassés.
Je suis avec beaucoup d’amitié et d’estime, monsieur, votre très-humble et très-obéissant serviteur.
Voici deux Olympie rentrayées, je les mets sous les ailes de mes anges ; l’une sera pour Mlle Clairon, l’autre pour Lekain. Les changements ne regardent qu’eux, et il n’y a qu’un vers de changé