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P. S. Voudriez-vous bien, à ces vers de la troisième scène du quatrième acte :


La loi donne un seul jour, elle accourcit les temps
Des chagrins attachés à ces grands changements ;
Mais surtout attendez les ordres d’une mère :
Elle a repris ses droits, ce sacré caractère[1], etc.,


substituer ceux-ci :


Statira vit encore, et vous devez penser
Que du sort de sa fille elle peut disposer.
Respectez les malheurs et les droits d’une mère,
Les lois des nations, le sacré caractère
Que la nature donne, et que rien n’affaiblit[2].


Vous voyez que je me contente difficilement. Je fais vite, et je corrige longtemps. Je vous embrasse.


5154. — À M. DEBRUS[3].
22 au soir, Ferney.

Voici ce que M. d’Argental me mande, du 15 janvier :

« Le vent du bureau est très-favorable ; M. le duc de Praslin[4] veut aller au conseil le jour qu’on jugera l’affaire ; il fait cette démarche, et pour cette affaire dont il sent l’importance, et par rapport à vous, qui y prenez le plus grand intérêt. »

Tout cela me donne les espérances les mieux fondées. J’ai écrit aux Cramer[5] pour les exemplaires des factums.

Après tout, ne soyons en peine de rien ; nous aurons assez d’autres ressources. Je vous avoue que je ne dormirai guère jusqu’à la décision du conseil.

Bonsoir, monsieur, tâchez de dormir si vous pouvez, car vous êtes aussi vif que moi, attendu que vous êtes Languedochien[6].

  1. Ces vers sont dans le texte ; voyez tome VI, page 144.
  2. Voyez les variantes, tome VI, page 169.
  3. Éditeur, A. Coquerel. — L’adresse est : « À monsieur, monsieur de Brus, à Genève. »
  4. C’était le ministre des affaires étrangères.
  5. Libraires genevois.
  6. Calembour par à peu près que Voltaire, dans l’intimité, se permettait souvent depuis que le fanatisme barbare de la population toulousaine l’avait prévenu contre toute la province. (Note du premier éditrur.)