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je vous supplie de la faire tenir. Que Dieu nous donne des procureurs généraux qui ressemblent à celui-là !

Notre cher frère saura qu’on est honteux sur cette méprise de cette belle lettre anglaise[1]. J’ai bien crié, et je le devais. Il n’est pas mal de mettre une bonne fois le ministère en garde contre les calomnies dont on affuble les gens de lettres.

Je ne sais point encore les conditions de la paix ; mais qu’importent les conditions ? On ne peut trop l’acheter.

L’affaire des Calas n’avance point ; elle est comme la paix. Puissions-nous avoir pour nos étrennes de 1763 un bon arrêt et un bon traité ! Mais tout cela est fort rare.

Poursuivez l’inf… ; je ne fais point de traité avec elle.

Et frère Thieriot, où dort-il ?

Valete, fratres.


5083. — À M. DEBRUS[2].

Pierre et Donat devraient avoir écrit à Élie de Beaumont depuis longtemps. Si leur lettre n’est pas encore partie, il faut la mettre sous l’enveloppe de M. Damilaville, directeur des vingtièmes, quai Saint-Bernard.

Il y a trois mois que je dis qu’on ne rendra à Mme Calas ses filles qu’après la révision du procès. Je crains même que des sollicitations trop réitérées n’indisposent M. le comte de Saint-Florentin ; je souhaite de me tromper.

On ne fait que des démarches inutiles. Il faut attendre patiemment le jugement du conseil. Je réponds qu’il sera favorable. Ne soyons point fâchés que ce jugement soit différé. Nous en aurons plus de temps d’instruire les juges et de les solliciter. Ne parlons point surtout de l’affaire de Sirven[3] ; tenons-nous-en à la nôtre. Si nos avocats peuvent avoir une lettre de Louis [Calas], telle que je l’ai désirée, rien ne servira mieux notre cause.

Mille compliments à M. Debrus et à tous ses amis.

  1. Voyez n° 4872.
  2. Éditeur, A. Coquerel.
  3. Voltaire se montra plus tard aussi dévoué aux Sirven qu’il l’avait d’abord été aux Calas ; mais il voyait que mêler les deux affaires n’eût abouti qu’à les perdre toutes deux. Dès qu’il eut réussi dans l’une, il entreprit l’autre. (Note du premier éditeur.)