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ville ; vvous seriez deux, et l’archevêque, s’il osait, serait le troisième.

Vous devez avoir reçu un paquet contenant les Pièces originales[1] imprimées ; je vous prie d’en envoyer un exemplaire à M. Mignot, conseiller au grand-conseil, et un chez MM. Dufour et Mallet, banquiers ; c’est chez eux que demeure cette veuve si à plaindre.

Il est bien à souhaiter qu’on puisse imprimer à son profit ces Pièces, qui me paraissent convaincantes, et qu’elles puissent être portées au pied du trône par le public soulevé en faveur de l’innocence. Faites-les imprimer ; criez, je vous en prie, et faites crier. Il n’y a que le cri public qui puisse nous obtenir justice. Les formes ont été inventées pour perdre les innocents.

Mon frère Thieriot vous embrasse ; mon frère d’Alembert me néglige positivement.


4959. — À M. FYOT DE LA MARCHE[2].
9 juillet, aux Délices.

Votre dessinateur me mande, mon grand magistrat, que vous êtes à Dijon ; puissiez-vous y être le conciliateur de la cour et du parlement ! Je n’ai point reçu le paquet que vous aviez eu la bonté de me promettre. Je l’attends ; il s’agit de vos intérêts et de votre repos, qui me sont également chers.

Je suis au quatrième tome de Corneille, c’est une occupation bien douce ; mais elle cesse de l’être puisqu’elle me coûte le bonheur de vous faire ma cour à la Marche. Je ne puis quitter un instant, il faut corriger deux feuilles par jour ; il faut souvent comparer l’espagnol et l’anglais au français dans les sujets qui ont été traités chez ces trois nations ; il faut avoir toujours raison : c’est là une terrible tâche. Laissez-moi, respectable ami, à mon atelier cette année, et je vous réponds que, si M. Trouchin me fait vivre, je suis à vos ordres en 1763.

Permettez-vous que je joigne ici une lettre pour M. de Vosge ? Je commence à douter que je vous aie adressé un de ses dessins que je vous renvoyais. Il aime les grosses figures ; à la bonne heure. Il me paraît qu’il y a du gran’gusto dans sa manière.

  1. Voyez tome XXIV, page 365.
  2. Éditeur, Th. Foisset.