1664[1], parce qu’il faut absolument que je mette sous les yeux celle que l’Académie jugea quand elle prononça entre Corneille et Scudéri.
J’ajoute que si l’Académie voulait bien encore avoir la bonté d’examiner le commentaire sur Cinna, que j’ai beaucoup réformé et augmenté, suivant ses avis, elle rendrait un grand service aux lettres. Cinna est de toutes les pièces de Corneille celle que les hommes en place liront le plus dans toute l’Europe, et par conséquent celle qui exige l’examen le plus approfondi.
Je supplie l’Académie d’agréer mes respects.
Monseigneur, les Chevaux et les Anes[2] étaient une petite plaisanterie ; je n’en avais que deux exemplaires, on s’est jeté dessus, car nous avons des virtuoses. Si je les retrouve, Votre Éminence s’en amusera un moment ; ce qui m’en plaisait surtout, c’est que le théatin Boyer était au rang des ânes.
Voyez, je vous prie, si je suis un âne dans l’examen de Rodogune. Vous me trouverez bien sévère, mais je vous renvoie à la petite apologie que je fais de cette sévérité à la fin de l’examen. Ma vocation est de dire ce que je pense, fari quæ sentiam[3] ; et le théâtre n’est pas de ces sujets sur lesquels il faille ménager la faiblesse, les préjugés et l’autorité. Je vous demande en grâce de consacrer deux ou trois heures à voir en quoi j’ai raison et en quoi j’ai tort. Rendez ce service aux lettres, et accordez-moi cette grâce. Dictez il vostro parere à votre secrétaire. Vous lirez au coin du feu, et vous dicterez sans peine des jugements auxquels je me conformerai.
Bene si potria dir, frate, tu vai
L’altrui mostrando, o non vedi il tuo fallo ;
et puis vous me parlerez de poutres et de pailles dans l’œil ; à quoi je répondrai que je travaille jour et nuit à rapetasser mon
Cassandre ; et que je pourrai même vous sacrifier ce poignard qu’on jette au nez des gens, etc., etc., etc.