campagnes. À quoi tout ce Tracas aboutira-t-il ? Les choses resteront dans le continent à peu près comme elles étaient. La guerre de César et de Pompée coûta beaucoup moins de sang, mais il en résulta l’empire du monde. C’est peut-être une perfection de l’art militaire de ne faire presque rien avec les plus grandes armées. Les forces étant toujours balancées, il n’en résulte que la misère des peuples : il y a seulement, de part et d’autre, cinq ou six cents personnes qui font des fortunes immenses à fournir le nécessaire et le superflu aux meurtriers enrégimentés.
Je suis fâché, madame, de n’avoir plus de papier ; il faut quitter les réflexions pour présenter mon profond respect et mon inviolable attachement à Votre Altesse sérénissime.
Et non pas de ce vieux Voltaire ;
Élève heureux de la raison,
Et d’un dieu plus charmant qui t’instruisit à plaire,
J’ai lu tes vers brillants, et ceux de ta bergère,
Ouvrages de l’esprit, embellis par l’amour :
J’ai cru voir la belle Glycère
Qui chantait Horace à son tour.
Que son esprit me plaît ! que sa beauté te touche !
Elle a tout mon suffrage, elle a tous tes désirs,
Elle a chanté pour toi ; je vois que sur sa bouche
Tu dois trouver tous les plaisirs.
Je réponds bien mal, monsieur, aux choses charmantes que vous m’envoyez ; mais, à mon âge, on a la voix un peu rauque. Lupi Mœrim videre priores ; vox quoque Mœrim deficit[1].
Présentez, je vous prie, mes obéissances à celui qui a soin de la santé du roi[2], au père de ce qu’il y a de plus aimable.
Tout ce que je peux vous dire, monsieur, c’est que feu M. Secousse m’écrivit, il y a quelques années, à Berlin, que son oncle