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mission de police et du privilège ; cela n’est bon qu’à rester dans les greffes pour tenir lieu de sûreté aux libraires ; mais le public n’a que faire de ces pauvretés.

Je prie instamment M. Prault de vouloir bien se conformer à tout ce que dessus, et d’être sûr de mon amitié.


4379. — À M. JEAN SCHUVALOW.
Ferney, par Genève, 20 décembre.

Monsieur, je vous souhaite la bonne année ; votre pauvre secrétaire n’a plus que cela à faire : Votre Excellence m’a cassé aux gages. Il y a un siècle que je n’ai eu de vos nouvelles, et je suis toujours dans une profonde ignorance touchant les paquets que j’ai eu l’honneur de vous envoyer. Le gentilhomme qui devait venir de Vienne à Genève est apparemment amoureux de quelque Allemande. Nuls papiers, nulle instruction pour achever votre Histoire de Pierre le Grand. Enfin ma consolation, monsieur, est de compter toujours sur vos bonnes grâces, sur votre zèle pour la mémoire d’un fondateur et d’un grand homme. Vous n’abandonnerez pas votre ouvrage. J’ai toujours le bonheur de parler de vous à M. de Soltikof. Il est plus digne que jamais de votre bienveillance. Vous le verrez un jour très-savant, et jamais la science n’aura logé dans une plus belle âme.

Je vous réitère, monsieur, mes souhaits pour votre prospérité, et pour celle de votre auguste impératrice.

Recevez le tendre respect de votre, etc. V.


4380. — À M. DES HAUTERAIES[1],
à paris.
21 décembre.

Monsieur, j’avais déjà lu vos Doutes ; ils m’avaient paru des convictions. Je suis bien flatté de les tenir de la main de l’auteur même. Les langues que vous possédez et que vous enseignez sont nécessaires pour connaître l’antiquité ; et cette connaissance de l’antiquité nous montre combien on nous a trompés en tout.

C’est l’empereur Kang-hi, autant qu’il m’en souvient, qui montra à frère Parennin, jésuite de mérite et mandarin, un vieux

  1. Voyez la note 2, tome XL, page 498.