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démie de Lausanne. Je le supprime ici pour ne pas grossir le paquet.

Je vous conjure de dire à M. de Freudenreich que mon cœur est pénétré de respect, d’estime et de reconnaissance pour lui au delà de toute expression. Mes sentiments pour vous sont les mêmes. V.

Les chefs de la conspiration contre le roi de Portugal ont été exécutés. Le duc d’Aveiro, avant de mourir, a déclaré que c’étaient les jésuites qui l’avaient encouragé à l’assassinat du roi. Ils lui ont dit que non-seulement il ne commettait pas un crime, mais qu’il faisait une action méritoire. Ils ont fait des neuvaines avec l’exposition du saint sacrement pour le succès de l’assassinat.

Les auteurs de ces conseils sont, suivant la déposition du duc d’Aveiro, un jésuite italien, un du Brésil, le père provincial, les anciens confesseurs du roi et de la famille royale, le père Mathos et le père Irance, tous cordons bleus de l’ordre. Ils sont actuellement dans les fers, au nombre de neuf. Voilà les nouvelles du 5, de Paris, et copiées sur la traduction portugaise, pour le roi de France.


3774. — À M. LE DOCTEUR TRONCHIN[1].
10 février.

ordonnance.[2]

M. Tronchin, mon malade, ira chez lui dans un carrosse bien fermé ; il fera bassiner son lit en arrivant, et prendra des vulnéraires infusés dans de l’eau bouillante, une tasse ou deux ; excitera une transpiration douce et égale, prendra un bouillon de veau et de poulet quand il sentira un peu de faim, et pourra prendre un peu de quinquina avant son premier repas.


Voltaire, son ancien.

3775. — À M. LE DOCTEUR TRONCHIN[3],
professeur en médecine, non malade.
10 février.

J’envoie savoir comment mon cher malade a passé la nuit. Je me flatte que mes remèdes l’auront soulagé. La confiance

  1. Éditeurs, de Cayrol et François.
  2. Le docteur s’était trouvé indisposé chez Voltaire. (A. F.)
  3. Éditeurs, de Cavrol et François.