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VAMIR

C’en est trop ; vos douleurs épuisent ma constance, etc.

(Scène i.)

Nous avons ôté aussi les mines qu’on pouvait à toute force faire jouer sous Charles VII, et qui ne laisseraient pas d’effaroucher les savants, sous Dagobert et Thierry de Chelles[1]. Il y a, à la place de ces fougasses :


Vous sortez d’un combat, un autre vous appelle ;
Ayez la même audace avec le même zèle ;
Imitez votre maître, etc.

(Acte V, scène i.)

Pour les parents d’Amélie, et l’extrait baptistaire de Lisois, mes chers anges, je n’ai pu les trouver. On ne connaît personne de ces temps-là. Je ne puis faire une généalogie à la Moréri. N’est-ce pas assez qu’on dise qu’Amélie est d’une race qui a rendu des services à l’État ? Ceci est une pièce de caractères, et non une tragédie historique. Si les caractères sont bien peints, s’ils sont bien rendus par les acteurs, vous pourrez vous tirer d’affaire.

Il n’est point du tout décidé que l’auteur[2] de Childéric vienne lire au roi de Prusse ses ouvrages immortels ; mais, en cas qu’il vienne apporter à Potsdam les lauriers dont il est couvert et les grâces dont il est orné ; et en cas que la place de gazetier des chauffoirs, des cafés, et des boutiques de libraires, soit vacante, voici un petit mot[3] pour le chevalier de Mouhy, que je vous prie de lui faire remettre. Vous ne doutez pas d’ailleurs que je ne sois très-empressé à lui rendre service. Des postes de cette importance sont capables de diviser une cour, et je me suis fait un violent ennemi de ce philosophe modéré Maupertuis, pour une place inutile d’associé à l’Académie de Berlin, donnée malgré lui par le roi à l’abbé Raynal. Vous jugez bien que de si grands coups de politique ne se pardonnent jamais, et que des dégoûts si hor-

  1. Dagobert III régnait, en 711-715 ; Thierry IV, dit de Chelles, de 720 à 737 ; Charles VII, de 1422 à 1461. La poudre à canon avait été découverte au xiiie siècle par R. Bacon ; mais Voltaire (voyez tome XII, page 19) remarque que l’art de l’employer resta dans son enfance jusqu’aux temps de Charles VIII. (B.)
  2. Pierre de Morand, correspondant littéraire du roi de Prusse, né en 1701 ou 1710, mort le 3 août 1757 ; il avait, en 1751, donné son Théâtre et Œuvres, trois volumes in-12.
  3. On n’a rien imprimé de la correspondance de Voltaire avec Mouhy, qui commença en septembre 1736.