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Malesherbes eût le temps et la bonté de les lire. Il me semble que, dans cet abrégé, il y a des détails utiles, des traits de citoyen. La plupart des historiens s’appesantissent dans leur cabinet sur des détails de guerre qui ne conviennent qu’aux gens du métier, et qui, étant presque toujours très-infidèles, ne sont bons pour personne. J’ai tâché de faire connaître Louis XIV et la nation. Je conçois bien que Paris est à présent ivre de joie de la naissance d’un duc de Bourgogne[1] ; mais que voulez-vous que j’en dise ? Je ne verrai sûrement pas son règne, et je ne suis occupé que de celui de son trisaïeul. Son berceau sera couvert des odes de nos poëtes. On lui prédira des victoires ; on lui dira qu’il fera les délices du genre humain.


Rejeton de cent rois, espoir fragile et tendre
D’un héros adoré de nous,
Que vous êtes heureux de ne pouvoir entendre
Les mauvais vers qu’on fait pour vous !


Depuis ma dernière lettre, je vais bride en main sur la louange. J’attends impatiemment votre réponse, et je prends patience sur le reste.


2293. — À M. LE COMTE ALGAROTTI.
À Potsdam, 24 settembre.

Non posso immaginare, caro mio conte, quali siano i comenti fatti in Roma intorno alla dannazione del nostro re più che eretico. Se io l’avessi posto in purgatorio, ben converrebbe alla corte romana di concedergli alcune indulgenze ; ma, giacchè l’ho dannato affatto senza misericordia, non veggo cio che i moderni Romani abbiano a fare coll’emulatore degli antichi. Vi ringrazio della vostra savia et leggiadra risposta a questo indefesso scrittore, a questo valente cardinal Querini ; egli mi ha favorito d’una lettera, e d’alcune nuove stampe, dove la sua modestia è vigorosamente combattuta. Non gli ho ancora risposto, ma lo farô coll’ajuto di Dio, et di voi, mio angelo di Padova e di Berlino.


Si, Mimnermus uti censet, sine amore jocisque
Nil est jucundum, vivas in amore jocisque[2].


ma non vi scordate del vostro ammiratoreed amico[3].

  1. Né le 13 septembre 1751, mort le 22 mars 1761, frère aîné de Louis XVI
  2. Hor., lib. I, ep. vi, 65.
  3. Traduction : Je ne puis m’imaginer, mon cher comte, quels sont les commen-