Page:Voltaire - Œuvres complètes Garnier tome36.djvu/72

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

remontrerez qu’il me doit, si je ne me trompe, deux années ; que vous êtes obligé d’avoir recours à lui, sachant que je suis dans un très-grand embarras. Vous me ferez plaisir d’en écrire autant à MM. d’Auneuil, de Brezé, etc., et d’écrire aussi à Bouju pour M. de Lézeau. Je lui ferai encore une représentation après quoi, je serai forcé d’agir par justice. Vous pouvez demander à notre procureur au Châtelet s’il faut une nouvelle procuration pour agir contre M. de Lézeau, et si celle de monsieur votre frère ne suffit pas, si je ne peux pas lui faire commandement au domicile par lui élu par son dernier contrat, et si je ne peux pas sur une sentence du Châtelet faire saisir en Normandie sa terre de Lézeau.

Je vous prie aussi de vouloir bien me mander si mon certificat de vie daté de Bruxelles du mois de juillet prochain pourra servir à me faire payer le semestre de la Ville commençant à ce mois de juillet, aussi bien que le passé.

Si vous avez deux exemplaires complets, vous me ferez plaisir de les donner à M. du Châtelet. Ce ne sont pas ceux-là qui sont destinés à M. Thieriot ; et si M. Thieriot les avait tirés de vous, il faudrait le prier de les rendre. Ceux qui lui sont destinés lui arrivent par la voie de M. Thieriot le marchand de draps.

J’écrirai en Hollande, pour avoir les lettres G H et B, qui manquent.

Je suis charmé de la revanche de M. Collens. Quand vous aurez le temps, je vous prie de penser au petit paravent à feuilles pour M. Denis.

J’écrirai incessamment pour les livres que je dois acheter chez la veuve.

Je vous embrasse.


1450. — À M. PITOT DE LAUNAI.
Bruxelles, le 19 juin.

Je suis un paresseux, mon cher philosophe ; je crois que c’est une mauvaise qualité attachée au peu de santé que j’ai. Je passe des six mois entiers sans écrire à mes amis. Il est vrai qu’il faut m’excuser un peu : j’ai fait des voyages au nord, quand vous alliez au midi ; mais ne jugez point, je vous prie, de mon amitié par mon silence : personne ne s’intéresse plus vivement que moi à tout ce qui vous arrive ; il suffit d’ailleurs d’être bon citoyen pour être charmé que vous soyez employé en Languedoc. J’aimerais