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s’étendent les bontés et l’autorité de M. le duc de Fleury et de M. le duc d’Aumont. Je vous demande en grâce d’écrire sur cela promptement à M. le duc d’Aumont, et de me donner la réponse la plus positive sur laquelle je prendrai mes mesures. Je serais très-aise de ne pas importuner le roi pour de pareilles sottises, et que la fermeté de M. d’Aumont m’épargnât cet embarras mais, s’il y a la moindre indécision du côté des premiers gentilshommes de la chambre, vous sentez bien que je ne dois rien épargner, et que je ne dois pas en avoir le démenti.

Vous devez avoir reçu un gros paquet par M. de La Reynière. En voici un autre qui n’est pas de la même espèce. Je vous prie de donner au digne coadjuteur un Panégyrique[1] ; je devrais faire le sien.

Il y en a un aussi pour l’abbé de Bernis. Je n’ai point reçu la lettre dont vous m’aviez flatté de sa part ; mais j’espère que, s’il est nécessaire, vous l’encouragerez à écrire bien pathétiquement à Mme de Pompadour contre les parodies en général, et contre celle de Sémiramis en particulier. Mme de Pompadour est très-disposée à me favoriser, mais il ne faut rien négliger.

Mme du Châtelet promet plus qu’elle ne peut, en parlant d’un voyage prochain. Je le voudrais, mais je prévois qu’il faudra attendre près d’un mois.

Je travaille sous terre pour Mouhy ; je vous prie de le lui dire. Grand merci des moyeux. Adieu, mes très-aimables anges.


1925. — AU LIEUTENANT GÉNÉRAL DE POLICE[2].

J’ai l’honneur, monsieur, de vous faire hommage de la seule sédition du Panégyrique du roi, dont j’ai été content pour la fidélité et l’exactitude. Je me flatte que vous recevrez avec bonté ce tribut d’un bon citoyen attaché à son maître et à sa patrie.

Permettez que je vous renouvelle mes prières au sujet de la parodie de Sémiramis, que les Italiens ont eu ordre de supprimer à la cour, et qu’ils veulent toujours jouer à Paris, malgré l’abolition de cet abus faite depuis cinq ans. J’aurai seulement l’honneur de vous représenter ici que dans le temps que cet abus était souffert, on ne permettait ces farces qu’après que le premier cours des représentations des tragédies nouvelles était entièrement expiré et que ces tragédies ne se jouaient plus.

  1. Le Panégyrique de Louis XV. Voyez tome XXIII, page 263.
  2. Éditeur, Léouzon Leduc.