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questo il signore ambasciadore di Venezia m’ha dato la licenza di mettere nel suo piego tutte le lettere che avrei da oggi in avanti l’onore di scrivere a Vostra Eminenza. Userô di questa libertà, e mi lusingo che il signor Tron[1], essendo il suo nipote, sarà un nuovo vincolo dal quale verranno raddoppiati quelli che mi ritengono sotto il suo caro patrocinio, e che stringono la mia ossequiosa servitù. Mi perdoni se non ho potuto scrivere di proprio pugno sono gravemente ammalato. Ma benchè le mie forze siano molto indebolite, non sono sminuiti i vivi sentimenti del mio riverente ossequio.

Bacio la sua sacra porpora, e mi confermo[2], etc.


1805. — À M. LE PRINCE DE CRAON[3].

Sia lecito ad un antico servitore di tutta la sua famiglia, particolarmente honorato dell’amicizia del principe di Beauvau, suo pregiatissimo figlio, d’inviare alla Vostra Altezza questo piccolo Saggio. Rendo questo homaggio alla lingua italiana, e piglio la libertà di metterlo sotto il suo patrocinio. Se ella si degnasse di presentarlo all’ Accademia della Crusca, ed a quelle altre che sono nel suo governamento, sarei troppo fortunato. Ho già l’onore d’essere aggregato all’ Instituto di Bologna ; ma favorito da Vostra Altezza, potrei forse aspirare ad altri onori, che mi renderebbero, benchè da lungi, uno de’ suoi vassalli. Non voglio

  1. Cet ambassadeur de la république de Venise était arrivé à Paris au commencement de 1746. Voltaire le cite dans sa lettre du 3 juin de la même année, a la comtesse de Verteillac. (Cl.)
  2. Traduction : J’ai oui dire que Votre Éminence n’a pas reçu les lettres que je lui ai écrites. Si elles sont égarées, je passerai auprès de Votre Éminence pour le plus ingrat des hommes. Elle a daigné donner l’immortalité au Poëme de Fontenoy ; elle m’a gratifié de sa belle lettre pastorale, de l’estampe du magnifique monument qu’elle a érigé dans son palais de Brescia ; enfin elle est devenue mon Mécène, et elle ne reçoit pas le moindre témoignage de ma gratitude. Je suis cependant plus malheureux que coupable. J’ai écrit à Votre Eminence trois ou quatre fois, je l’ai remerciée, je lui ai ouvert mon cœur. J’ai pensé que son nom serait respecté par les barbares qui dévalisent les courriers ; j’ai confié mes lettres a la poste sans autre précaution. Depuis lors, monsieur l’ambassadeur de Venise m’a permis de mettre sous son pli toutes les lettres que j’aurai désormais l’avantage d’écrire à Votre Éminence. J’userai de la liberté, et je me flatte que M. Tron, votre neveu, sera un nouveau lien qui fortifiera ceux qui me retiennent sous votre cher patronage et qui resserrent mon étroite servitude. Qu’elle me pardonne si je n’ai pu lui écrire de ma propre main ; je suis gravement malade. Mais quoique mes forces soient bien affaiblies, les sentiments de mon profond respect ne sont pas moins vifs. Je baise sa pourpre sacrée et continue de me dire, etc.
  3. Éditeurs, de Cayrol et François.