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Algarotti le laboureur,
Nos savants avec leurs lecteurs
Mais que me serviront ces fêtes,
Cher Voltaire, si vous n’en êtes ?

Voilà tout ce que j’ai le temps de vous dire, sur le point de poursuivre ma marche. Adieu, cher Voltaire ; n’oubliez pas un pauvre Ixion qui travaille comme un misérable à la grande roue des événements, et qui ne vous admire pas moins qu’il vous aime.

Fédéric.

1501. — À M. DE CHENEVIÈRES[1].
Paris, le 12 mai.

Adieu la cour, mon cher Chenevières. Je n’ai pas une santé de courtisan. Je n’aspire qu’à vivre doucement dans le sein de ma famille. Ma consolation sera parfaite si je peux vous posséder quelquefois à Paris.

Aidez-moi à retirer mes meubles de Versailles. J’envoie un valet de chambre signifier à mon hôte que je suis philosophe ; il apporte de l’argent pour payer. Je serai quitte avec lui mais je ne serai jamais quitte avec vous, et je vous aimerai toute ma vie.


1502. — À M. DE CHENEVIÈRES[2].
Paris

Je vous fais, monsieur, les plus tristes remerciements du monde vous m’avez trop bien servi. Je suis aussi fâché d’être obligé de renoncer à votre voisinage que je suis sensible aux soins que vous avez pris. Pardonnez à un homme moitié philosophe et moitié malade, qui se sent beaucoup plus fait pour vivre avec vous que pour être à la cour. Souvenez-vous de nous quand vous serez à Paris. Mme Denis vous fait mille compliments, aussi bien qu’à toute votre famille, que j’assure de mes respects et de mes regrets.


1503. — À M. DE LA NOUE.
Fontainebleau, ce lundi mai.

Je comptais, mon cher ami, avoir un plaisir plus flatteur que celui de vous féliciter de loin sur vos succès[3]. J’espérais que ma

  1. Éditeurs, de Cayrol et François.
  2. Éditeurs, de Cayrol et François.
  3. La Noue débuta le 14 mai 1742, et fut reçu le lendemain à la Comédie