Page:Voltaire - Œuvres complètes Garnier tome32.djvu/172

Cette page n’a pas encore été corrigée

«6â REMARQUES SUR ŒDIPE.

par son caractère; c'est qu'enfin od senl bien que ce péril n'est pas véritable.

Vers 85. Hélas! snr le chemin il fut assassiné.

Voilà une raison bien forcée, bien peu naturelle, et par con- séquent nullement intéressante. Dircé suppose qu'elle a causé la mort «le son père, parce qu'il l'ut tué en allant consulter l'oracle par amitié pour elle. Jusqu'à présent elle n'en a point encore parlé. Elle invente tout d'un coup cette fausse raison pour faire parade d'un sentimenl filial et héroïque. Ce sentiment u'esl point du tout touchant, parce qu'elle n'a été occupée jusqu'ici qu'à dire des injures à Œdipe.

SCÈNE IV.

Cette scène devrait encore échauffer le spectateur, et elle le glace. Rien de plus attendrissant que deux amants dont l'un va mourir; rien de plus insipide, quand l'auteur n'a pas eu l'art de rendre ses personnages aimables et intéressants. Dircé a pris tout d'un coup la résolution de mourir, sur un oracle équivoque :

Et la fin de vos maux ne s;' fera point voir Que mon sang n'ait l'ail son devoir;

et il semble qu'elle ne veut mourir que par vanité. Elle avait débité plus haut cette maxime atroce et ridicule:

Un peuple est trop heureux quand il meurt pour ses rois;

et elle dit le moment d'après :

Ne perdez point d'efforts à m'airèler au juin-... Ne me ravalez point jusqu'à cille bassesse.... Les exemples abjects de ces petites âmes Bèglent-ils de leurs rois les glorieuses trames?

Quels vers ! quel langage! Et la scène dégénère en une longue dissertation ; quœstio in utramque partent : s'il faut mourir ou non.

��ACTE TROISIEME.

��SCÈNE 1.

Vers l. Impitoyable soif de gloire...

... Souffre qu'en ce triste et favorable jour,

�� �