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ACTE I, SCENE II.

IN" REàCEIi,

On peut noiiy charmer, Jamais nous abattre ; Nous savons ’combattre, iNous savons’aimer,

CHQflUR,

Demeurez, régnez su^- ces rivages ; Connaissez la paix etJ les beaux jours. La nature a mis dan^ nos ])ocages Les vrais biens ignorf’S dans les cours.

ZÉrilDE.

Pasteurs, heureux pasteurs,] aussi doux ([u’invincibles, \ous (jui bravez la mort, vdus ([ui bravez les fers

De nos pontifes inflexibles.

Que j’aime vos riants déserts ! Que ce séjour me plaît ! que Mempliis est sauvage ! Comment avez-vous pu, daiis ce bois enchanté. Près des murs de Memphis, et près de l’esclavage,

Conserver votre liberté ? Comment avez-vous pu vivre toujours sans maître Dans ces paisibles lieux ?

LES BEÈGEKS.

Nous avons conservé les mœjirs de nos ancêtres ; Nous bravons les tyrans, et ^ous aimons nos dieux.

ZÉLibE.

Que de grandeur, ô ciel ! dajis la simple innocence ! Respectables mortels ! ciel heureux ! jours sereins !

LES BEpGERS.

C’est ainsi qu’autrefois vivaient tous les humains,

zélIde, Mais ïanis parmi vous a-t-il quelque puissance ?

LES BERGERS.

Dans notre heureuse égalité, Tanis a sur nos cœurs la douce autorité Que ses vertus et sa vaillance N’ont que trop bien mérité.

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