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ACTE IV, SCENE III. 499

USE.

Ehl quel est donc votre projet enlin ?

EUPHÉMON FILS.

Si (le mes jours Dieu recule la fin, Si voire sort vous attache à mon Irère, Je vais chercher le trépas à la guerre ; Changeant de nom aussi bien (|uc d’état. Avec honneur je servirai soldat. Peut-être un jour le ])onheur de mes armes Fera ma gloire, et m’obtiendra vos larmes. Par ce métier l’honneur n’est point blessé ; liose et Fabcrt ont ainsi commencé.

LISE.

Ce désespoir est d’une âme bien haute, Il est d’un cœur au-dessus de sa faute ; Jes sentiments me touchent encor plus qVic vos pleurs même à mes pieds répandus. Non, Euphémon, si de moi je dispose, Si je peux fuir l’hymen qu’on me propose. De votre sort si je puis prendre soin, Pour le changer vous n’irez pas si loin.

EUPHÉMON FILS.

ciel ! mes maux ont attendri votre àme !

LISE.

Ils me touchaient : votre remords m’enflamme.

EUPHÉMON FILS,

Quoi ! vos beaux yeux, si longtemps courroucés.

Avec amour sur les miens sont baissés !

Vous rallumez ces feux si légitimes,

Ces feux sacrés ([u’avaient éteints mes crimes.

Ah ! si mon frère, aux trésors attaché.

Garde mon bien à mon père arraché,

S’il engloutit à jamais l’héritage

Dont la nature avait fait mon partage ;

Qu’il porte envie à ma félicité :

Je vous suis cher, il est déshérité.

Ah ! je mourrai de l’excès de ma joie !

MARTHE,

Ma foi ! c’est lui qu’ici le diable envoie,

LISE.

Contraignez donc ces soupirs enflammés ; Dissimulez, ?