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466 L’ENFANT PRODIGUE.

Pour moi déjà, par protestation,

J’arrête ici la célébration ;

J’y nianf : ;erai mon chàtoau, mon douaire ;

Et le procès sera fait de manière

Que vous, son jière, et les enfants que j’ai.

Nous serons morts avant qu’il soit jugé.

LISE.

En vérité je suis toute honteuse Que mon hymen vous rende malheureuse ; Je suis peu digne, hélas ! de ce courroux. Sans être heureux on fait donc des jaloux ! Cessez, madame, avec un œil d’envie De regarder mon état et ma vie ; On nous pourrait aisément accorder : Pour un mari je ne veux point plaider.

MADAME CROUPILLAC.

Quoi ! point plaider ?

LISE.

Non : .je vous l’abandonne.

MADAME CROUPILLAC.

Vous êtes donc sans goût pour sa personne ? Vous n’aimez point ?

.LISE.

Je trouve peu d’attraits Dans riiyménée, et nul dans les procès.

SCENE IV.

MADAME CROUPILLAC, LISE, RONDON.

ROND ON.

Oh ! oh ! ma fille, on nous fait des affaires Qui font dresser les cheveux aux beaux-pères ! On m’a parlé de protestation. Eh ! vertubleu ! qu’on en parle à Rondon : Je chasserai bien loin ces créatures.

MADAME CROUPILLAC.

Faut-il encore essuyer des injures ? Monsieur Rondon, de grâce, écoutez-moi.