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LA

MORT DE CÉSAR

TRAGÉDIE

ACTE PREMIER




Scène I.



CÉSAR, ANTOINE.


ANTOINE.

César, tu vas régner ; voici le jour auguste
Où le peuple romain, pour toi toujours injuste.
Changé par tes vertus\ va reconnaître en toi
Son vain({ueur, son appui, son vengeur, et son roi.
Antoine, tu le sais, ne connaît point l’envie :
J’ai chéri plus que toi la gloire de ta vie ;
J’ai pré|)aré la chaîne où tu mets les Romains,
Content d’être sous toi le second des humains ;
Plus fier de l’attacher ce nouveau diadème.
Plus grand de te servir que de régner moi-même.
Quoi ! tu ne me réponds que i)ar de longs soupirs !
Ta grandeur lait ma joie et fait tes déplaisirs !
Roi de Rome et du monde, est-ce à toi de te plaijidrc ?
César peut-il gémir, ou César peut-il craindre ?
Qui peut à ta grande àme inspirer la terreur ?

CÉSAR.


L’amitié, cher Antoine : il faut t’ouvrir mon cdnir.
Tu sais que je te quxtte, et le destin m’ordonne
De porter nos drapeaux aux champs de Babylone.


1. Dans l’édition faite à Lyon, avec des corrections, sous le nom de Gohier, en l’an II de la République, on a mis :

Disposé par nos soins. (B.)