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auteur sur la calomnie, ouvrage déjà connu : il y a un trait de satire violent. Il ne s est jamais i)onnis la satire personnelle que contre Rousseau, comme Boileau ne se l’est permise que contre Rollet ; voici les vers qui regardent cet homme :

L’affreux Rousseau, loin de cacher en paix

Des jours tissus d’opprobre et do forfaits,

Vient rallumer aux marais de Bruxelles

D’un feu mourant les pâles étincelles,

Et contre moi croit rejeter l’afTiont

De l’infamie écrite sur son front.

Eli ! que pourront tous les traits satiriipies

Que d’un bras faible il décoche aujourd’hui,

Et ce ramas de larcins maroti(pies,

Moitié français et moitié s^ermaniqucs, etc. ?

La condnito de Rousseau et les mauvais vers qu’il fait depuis quinze ans jiisliliont assez ce trait. Notre auteur n’est pas le seul (|ue Rousseau ait déchiré dans les vers durs qu’il compose tous les jours. Il en a fait aussi contre l’illustre M. de Fontenello, contre ^I. l’abhé du Bos, homme très-sage, très-savant et très-estime ; contre M. l’ahbé Bignon, le protecteur des sciences ; contre M. le maréchal de Koailles, à ([ui on ne peut rien reprocher, que d’a- voir autrefois protégé Rousseau. Enfin il vomit les injures les plus méprisables contre ce qu’il y a de plus respectable dans le monde, et contre tous ses bienfaiteurs. 11 faut avouer qu’il est bien permis cl M. de Voltaire de témoigner en passant, dans un de ses ouvrages, ce dédain et cotte exécration avec lesquels tous les honnêtes gens regardent et Rousseau et tout ce que Rousseau imprime depuis quelques années. C’est trop longtemps nous arrêter sur un sujet si désagréable ; nous finissons en informant le public que nous allons donner une très-helle et trés-corrocte édition de la Ikn- riadc et des auti’os ou\ragos de notre autour, tous revus, corri- gés, et beaucoup augmentés.