212 LE DUC DE FOIX.
SCÈNE ÏV.
LE DUC, LISOIS.
LISOIS.
A vos ordres, soigneur, vous me voyez rendu. D’où vient sur votre front ce chagrin répandu ? Votre âme, aux passions longtemps abandonnée, A-t-elIe en liberté pesé sa destinée ?
LE DUC.
Oui.
LISOIS.
Quel est le projet où vous vous arrêtez ?
LE DUC.
D’ouvrir enfin les yeux aux infidélités,
De sentir mon malheur, et d’apprendre à connaître
La perfide amitié d’un rival et d’un traître.
LISOIS.
Comment ?
LE DUC.
C’en est assez.
LISOIS.
C’en est trop, entre nous. Ce traître, quel est-il ?
LE DUC.
Me le demandez-vous ? De l’affront inouï qui vient de me confondre, Quel autre était instruit ? quel autre en doit répondre ?
- Je sais trop qu’Amélie ici vous a parlé ;
- En vous nommant à moi l’infidèle a tremblé ;
- Vous affectez sur elle un odieux silence,
- Interprète muet de votre inteUigence.
Je ne sais qui des deux je dois plus détester.
LISOIS.
Vous sentez-vous capable au moins de m’écouter ?
LE DUC.
- Je le veux.
LISOIS.
Pensez-vous que j’aime cncor la gloire ?
- M’estimez-vous encore, et pouvez-vous me croire ?