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200 LK DUC DE VOIX.

Les Arabos du moins s’arment pour ino venger, Kt tyran poui" iM’an, j’aime mieux l’étranger.

LIS OIS.

\’ous liaïsscz un mair(\ et votre haine est jnste : Mais ils ont des Kranrais sauvé l’empire auguste, Tandis que nous aidons rAral)e à l’opprimer ; Cette triste alliance a de quoi m’alarmer ; Kous préparons j^eut-étre un avenir horrible. L’exemple de l’Espagne est Iionteux et terrible ; Ces brigands africains sont des tyrans nouveaux Qui font servir nos mains à creuser nos tombeaux Ne vaudrait-il pas mieux fléchir avec prudence ?

LE DUC.

.Non, je ne peux jamais implorer qui m’olfense.

LISOIS.

Mais vos vrais intérêts, oubliés trop longtemps…

LE DUC.

Mes premiers intérêts sont mes ressentiments.

LISOIS.

Ah ! VOUS écoutez trop l’amour et la colère.

LE DUC

Je le sais, je ne peux fléchir mon caractère.

LISOIS.

On le peut, on le doit, je ne vous flatte pas ; Mais en vous condamnant, je suivrai tous vos pas. 11 faut à son ami montrer son injustice,

  • L’éclairer, l’arrêter au bord du précipice.
  • Je l’ai dû, je l’ai fait, malgré votre courroux ;
  • Vous y voulez tomber, et j’y cours avec vous.

LE DUC.

Ami, que m’as-tu dit ?

LISOIS.

Ce que j’ai dû vous dire. Écoulez un peu plus l’amitié qui m’inspire. Quel parti prendrez-vous ?

LE DUC.

Quand mes brûlants désirs Auront soumis l’objet qui brave mes soupirs ; Quand l’ingrate Amélie, à son devoir rendue, Aura remis la paix dans cette âme éperdue ; Alors j’écouterai tes conseils généreux. Mais jusqu’à ce moment sais-je ce que je veux ?