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LE DUC D’ALENÇCN.

Et pour coinl)l(’ (l(^ inaiiv. ^(’|•s la Aille alariiK’O, L’cniuMiii rassoiuhlé fait marcher son ai’niée.

LE DUC.

Allez, eriiel, allez ! vous ne jouirez pas Du fruil de votre haine et de vos attentats. Rentrez : aux factieux je vais montrer leur maître.

(A Coucy.)

Dangestc, suivez-moi ; vous, veillez sur ce traître.

SCENE \l.

NEMOURS, COUCY.

COUCY,

Le seriez-vous, seigneur ? auriez-vous démenti Le sang de ces héros dont vous êtes sorti ? Auriez-vous violé, par cette lâche injure, Et les droits de la guerre et ceux de la nature ? Un prince à cet excès pourrait-il s’ouhlier ?

NEMOURS,

Non ; mais suis-je réduit à me justifier ?

Coucy, ce peuple est juste, il t’apprend à connaître

Que mon frère est rehelle, et que Charle est son maître.

COUCY.

Écoutez ; ce serait le comhle de mes vœux

De pouvoir aujourd’hui vous réunir tous deux ;

Je vois avec regret la France désolée,

A nos dissensions la nature immolée,

Sur nos communs déhris l’Anglais trop élevé.

Menaçant cet État par nous-méme énervé.

Si vous avez un cœur digne de votre race,

Faites au hien puhlic servir votre disgrâce ;

Rapprochez les partis ; unissez-vous à moi

Pour calmer votre frère et fléchir votre roi,

Pour éteindre le feu de nos guerres civiles.

NEMOURS,

Ne vous en flattez pas : vos soins sont inutiles. Si la discorde seule avait armé mon hras, Si la guerre et la haine avaient conduit mes pas, Vous pourriez espérer de réunir deux frères L’un de l’autre écartés dans des partis contraires ;