Page:Voltaire - Œuvres complètes Garnier tome3.djvu/19

Cette page n’a pas encore été corrigée

PROLOGUE.

LA VOLUPTÉ.

Ah ! quelle éclatante lumière Fait pâlir les clartés du Ijeau jour qui nous’^luit ? Quelle est cette nymphe sévère Que la sagesse conduit ?

CHOEUR.

Fuyons la Vertu cruelle ; Les Plaisirs sont hannis par elle.

LA VERTU.

Mère des Plaisirs et des Jeux, Nécessaire aux mortels, et souvent trop fatale,

Non, je ne suis point ta rivale ; Je viens m’unir à toi pour mieux régner sur eux. Sans moi, de tes plaisirs l’erreur est passagère ;

Sans toi, l’on ne m’écoute pas :

II faut que mon flamheau t’éclaire ;

Mais j’ai hesoin de tes appas.

Je veux instruire, et je dois plaire. Viens de ta main charmante orner la Vérité. Disparaissez, guerriers consacrés par la fahle :

Un Alcide véritable Va paraître en ce lieu, comme vous enchanté.

Chantons sa gloire et sa faiblesse, Et voyons ce héros, par l’amour abattu,

Adorer encor la Vertu,

Entre les bras de la iMollesse.

CHOEUR DES SUIVANTS DE LA VERTU.

Chantons, célébrons, en ce jour. Les dangers cruels de l’amour.

FIN DU PROLOGUE,