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NAKIA.NTKS I) À DKLA IDK DU GUESCLIX. ’\’y’-\

Si ma vengeance est juste ! en pouvez-vous douter ?

COUCY.

  • Et vous mo chargez, moi, du soin do son supplice I

VENDOMK.

Oui, j’attendais de vous une prompte justice ;

Mais je n’en veux plus rien puisque vous hésitez :

Vos froideurs sont un crime à mes vœux irrites.

J’attendais plus de zèle, et veux moins de prudence ;

Va qui doit me venger me trahit s’il halance. "Je suis bien mallioureux, bien digne de pitié ! "Trahi dans mon amour, trahi dans l’amitié ! "Ah ! trop heureux dauphin, que je te porto envie !,

"Ton amitié du moins n’a pas été trahie ; " Et Tanguy du Cliatel, quand tu fus offensé, "T’a servi sans scrupule, et n’a pas balancé. "Allez, Vendôme encor, dans le soit qui le presse, "Trouvera des amis qui tiendront leur promesse ; "D’autres me vengeront, et n’allégueront pas " Une fausse vertu, l’excuse des ingrats.

COUCY.

Non, prince, je me rends, et, soit crime ou justice, "Vous ne vous plaindrez pas que Coucy vous traitasse. "Je ne souffrirai pas que d’un autre que moi, "Dans de pareils moments, vous éprouviez la foi ; ’ Et vous reconnaîtrez, au succès de mon zèle,

  • Si Coucy vous aimait, et s’il vous fut fidèle.

VENDÔME.

Ah ! je vous reconnais : vengez-moi, vengez-vous. Perdez un ennemi qui nous trahissait tous. "Qu’à l’instant de sa mort, h mon impatience,

  • Le canon dos remparts annonce ma vengeance.

Courez : j’irai moi-même annoncer son trépas À l’odieux objet dont j’aimai les appas.

Volez : que vois-je ? arrête. Hélas ! c’est elle encore.

SCÈNE VI. VENDOME, COUCY, ADÉLAÏDE.

ADÉLAÏDE.

Écoutez-moi, Coucy ; c’est vous seul que j’implore.

VENDÔME, à Coucy. Non, fuis, ne l’entends pas, ou tu vas me trahir ; Fuis… mais attends mon ordre avant do me servir.

ADÉLAÏDE, à Coucy. Quel est cet ordre affreux ? cruel ! qu’allez-vous faire ?

COUCY.

Croyez-moi, c’est à vous de fléchir sa colère ; Vous pouvez tout.