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VARIANTES D’ADÉLAÏDE DU GUESCLIN. l’i :)

(A Vendôme. )

  • Va, je suis dans ces lieux plus puissant que toi-même ;
  • Je suis vengé do toi : l’on te hait, et l’on m’aime.

ADÉLAÏDE.

(A Nemours.) (A Vendôme.)

  • A.h ! cher prince !… Ah ! seigneur ! voyez à vos genoux…

\ E N I) M E. (Aux gardes.) (A Adélaïde.)

"Qu’on m’en réponde, allez. Madame, levez-vous ; Je suis assez instruit du soin qui vous engage. Je n’en demande point un nouveau témoignage. Vos pleurs auprès de moi sont d’un puissant secours ; Allez, rentrez, madame.

ADÉLAÏDE.

O ciel, sauvez Nemours !

SCÈNE IV.

VENDÔME.

Sur qui faut-il d’ahord que ma vengeance éclate ?

Que je te vais punir !… Adélaïde !… ingrate.

Qui joins la haine au crime, et la fourbe aux rigueurs.

Eh quoi ! je te déteste, et verse encor des pleurs !

Quoi ! même en m’irritant tu m’attendris encore,

Tu déchires mon àme, et ma fureur t’adore !

Frère indigne du jour, tu m’as seul outragé.

Et mon bras dans ton sang n’est point encor plonge !

Ainsi donc ma bonté, ma flamme était trahie. Par qui ? par des ingrats dont j’ai sauvé la vie ! Par un frère ! ah, perlide ! ah, déplaisir mortel ! Qui des deux dans mon cœur est le plus criminel ?

Qu’il meure ; vengcnns-nous : c’est lui, c’est le perfide, Dont les mains m’ont frayé la route au parricide. Et toi, le prix du crime, et que j’aimais en vain. Je cours te retrouver, mais sa tête à la main.

SCENE V. VENDOME, COUCY.

COUCY.

Que votre vertu, prince, ici se renouvelle : Recevez de ma bouche une triste nouvelle : Apprenez…

V E.\ D ô M E.

Je sais tout : je sais qu’on me trahit. Nemou ?:, fagrat, le traître !