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<52 VARIANTES DADKLAIDE DU GUESCLIN.

  • Làclie qui me trahis, hicho rival, arrùtc !

N K M O II n s. Ton frère est sans défense, il t’olTrc ici sa tùte. Frappe.

ADÉLAÏDE.

C’est votre frère… ah ! prince ! pouvez-vous…

VKNDÙM E.

Perfide ! il vous sied bien de fléchir mon courroux… Vous-même, frémissez… Soldats, qu’on le saisisse !

N E M o u n s. Va, tu peux te venger an gré de ton caprice ; Ordonne, tu peux tout, hors ni’inspirer l’efifroi. Mais apprends tous nos maux : écoute, et connais-moi. Oui, je suis ton rival ; et depuis deux années Le plus secret amour unit nos destinées.

  • C’est toi, dont les fureurs ont voulu m’arracher
  • Le seul bien sur la terre où j’ai pu m’attacher.
  • Tu fais depuis trois mois les horreurs de ma vie :
  • Les maux que j’éprouvais passaient ta jalousie.

Juge de mes transports par tes égarements ; J’ai voulu dérober à tes emportements,

A l’amour effréné dont tu las poursuivie, Celle qui te déteste et que tu m’as ravie. C’est pour te Tarracher que je t’ai combattu ;

  • J’ai fait taire le sang, peut-être la vertu ;

Malheureux, aveuglé, jaloux, comme toi-même. J’ai tout fait, tout tenté, pour t’ôter ce que j’aime. Je ne te dirai point que, sans ce même amour, J’aurais pour te servir voulu perdre le jour ;

Que si tu succombais à tes destins contraires. Tu trouverais en moi le plus tendre des frères ; Que Nemours, qui t’aimait, aurait quitté pour toi Tout dans le monde entier, tout, hors elle et mon roi. Je ne veux point en lâche a])aisor ta vengeance. Je suis ton ennemi, je suis en ta puissance, "L’amour fut dans mon cœur plus fort que l’amitié,

  • Sois cruel comme moi, punis-moi sans pitié.

’Aussi bien tu ne peux t’assurer ta conquête, Tu ne peux l’épouser qu’aux dépens de ma tête

  • A la face des cieux je lui donne ma foi ;

•Je te fais de nos vœux le témoin, malgré toi. ’ Frappe, et qu’après ce coup, ta cruauté jalouse ’Traîne au pied des autels ta sœur et mon épouse. "Frappe, dis-je : oses-tu ?

VENDÔME.

Traître !… c’en est assez : " Qu’on me l’ôte des yeux ; soldats, obéissez.

ADÉLAÏDE.

"Non, demeurez, cruels ! Ah ! prince, est-il possible "Que la nature en vous trouve une âme inflexible ? (A Vendôme.) Nemours… Frère inhumain, pouvez-vous oublier…

NEMOL’nS, à Adélaïde.

Vous êtes mon épouse, et daignez le prier !