Page:Voltaire - Œuvres complètes Garnier tome3.djvu/159

Cette page n’a pas encore été corrigée

VARIANTES DAlJÉLAÏbE DU GUESCLIX. 149

Loin de tous les témoins des affronts que j’endure. Laissez-moi me caciier à toute la nature ; Laissez-moi…

SCÈNE V.

N E M u n s.

Que veut-il ? que ! serait son dessein Ses yeux fermes sur nous s’ouvriraiont-ils enfin ? Allons, n’attendons pas que son inquiétude De ses premiers soupçons passe à la certitude : Arrachons ce que j’aime à ses transports affreux, Dussions-nous pour jamais nous en priver tous deux. Guerre civile, amour, attentats nécessaires, Hélas ! à quel état réduisez-vous deux frères !

ACTE QUATRIEME.

SCENE I.

ADÉLAÏDE, TAÏSE.

ADÉLAÏDE.

Eh bien ! c’en est donc fait, ma fuite est assurée ?

TAÏSE.

Votre lieureuse retraite est déjà préparée.

ADÉLAÏDE.

Déjà quitter Nemours !

TAÏSE.

Vous partez cette nuit,

ADÉLAÏDE.

’ Ma gloire me l’ordonne, et l’amour me conduit. Je fuis d’un furieux l’empressement farouche ; Moi-même je me fuis, je tremble que ma bouche, Mon silence, mes yeux, ne vinssent à trahir Un secret que mon cœur ne peut plus contenir. Alors je reverrai le parti le plus juste. J’implorerai l’appui de ce monarque auguste, D’un roi qui, comme moi par le sort combattu, Dans les calamités épura sa vertu. Enfin Nemours le veut, ce mot seul doit suffire : Ma faible volonté fléchit sous son empire ; Il le veut. Ah ! Taïse !… ah ! trop fatal amour ! Combien de changements, que de maux en un jour !