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ACTl- II. SCk.NH 11. 95

VKNDÙME.

Ne te di’toiirno point, no crains point mon reproche. Mon cœur te lut connu ; peux-tu t’en dr/ier ? Le bonheur de te voir me fait tout oublier. J’eusse aimô contre un autre à montrer mon couraj^e. Hélas ! que je te plains !

N EMOI H s.

Jo le plains davantage De liaïi’ ton pa\s, de trahir sans remords Kt le roi qui t’aimait, et le sang- dont tu sors *.

VENDÔMi ; .

Arrête : épargne-moi l’inràme nom de traître ; A cet indigne mot je m’oublierais peut-être. Frémis d’empoisonner la joie et les douceurs Que ce tendre moment doit verser dans nos cœurs. Dans ce jour malheureux que l’amitié l’emporte.

ISEMOUnS.

Quel jour !

Je le bénis.

VENDOME.

NEMOURS.

Il est aflreux.

VENDÔME.

N’importe ; Tu vis, je te revois, et je suis trop heureux. ciel ! de tous côtés vous remplissez mes vœux !

NEMOLRS.

Je te crois. On disait ([ue d’un aujour extrême,

Violent, ellVéné (car c’est ainsi (ju’on aime).

Ton cœur, depuis trois mois s’occupait tout entier ?

VENDÔME.

J’aime ; oui, la renommée a pu le publier ; Oui, j’aime avec fureur : une telle alliance Semblait pour mon bonheur attendre ta présence ; Oui, mes ressentiments, mes droits, mes alliés. Gloire, amis, ennemis, je mets tout à ses pieds.

(A un officier de sa suite.)

Allez, et dites-lui que deux malheureux frères. Jetés par le destin dans des partis contraires.

t. C’est la réponse du chevalier Bayard mourant au connétable do Bourl)on.