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ma main [brûlante de feu] tombe de moi ! Et elle fléchit les genoux vers Dieu, et dit : Dieu de nos pères, souvenez-vous de moi, parce que je suis de la race d’Abraham, d’Isaac, et de Jacob ; et ne me déshonorez pas devant les enfants d’Israël, mais rendez-moi à mes parents ; car vous savez, Seigneur, que c’était en votre nom que j’employais [tous] mes soins [et mes vacations], et je recevais de vous ma récompense. Et l’ange du Seigneur se présenta à elle, disant : [Salomé, Salomé,] le Seigneur vous a exaucée ; présentez votre main à l’enfant, et portez-le, car il sera pour vous le salut et la joie. Et Salomé s’approcha et le porta, disant : Je l’adorerai, parce qu’il est le grand roi né en Israël. Et [ayant porté l’enfant] tout d’un coup Salomé fut guérie, et la sage-femme sortit de la caverne, justifiée. Et voici qu’une voix lui dit : N’annoncez pas les grandes choses que vous avez vues, jusqu’à ce que l’enfant entre dans Jérusalem. Et Salomé se retira justifiée.

XXI. — Et voici que Joseph fut prêt à sortir [en Judée]. Et il se fit un grand tumulte à Bethléem, parce que des mages vinrent d’Orient, disant : Où est le roi des Juifs qui est né ? Car nous avons vu son étoile en Orient, et nous sommes venus l’adorer. Et Hérode l’entendant, il fut extrêmement troublé, et il envoya des ministres aux mages. Et il fit venir les grands prêtres, et les interrogeait, disant : Comment est-il écrit touchant le Christ roi ? Où naît-il ? Ils lui disent : En Bethléem de Juda. Car c’est ainsi qu’il est écrit[1] : Et vous, Bethléem, terre de Juda, vous n’êtes pas la moindre parmi les princes de Juda, car c’est de vous qu’il me sortira un chef qui gouvernera mon peuple d’Israël. Et il les renvoya, et interrogea les mages, leur disant : Quel signe avez-vous vu touchant le roi engendré ? dites-le-moi. Et les mages lui dirent : Sa grande étoile est née, et a brillé sur les étoiles du ciel, de telle sorte qu’elle les a fait disparaître au point qu’on ne les voyait plus. Et ainsi nous avons connu qu’il est né un grand roi à Israël ; et nous sommes venus l’adorer. Or Hérode dit : Allez, et cherchez-le soigneusement ; et si vous le trouvez, redites-le-moi, afin que, venant moi-même, je l’adore. Et les mages sortirent, et voici que l’étoile qu’ils avaient vue en Orient les conduisait jusqu’à ce que [elle entra dans la caverne ; et] elle s’arrêta sur le haut de la caverne. [Et les mages virent l’enfant avec Marie sa mère ; et ils l’adorèrent.] Et tirant des dons de leurs bourses, il lui donnèrent de l’or, de l’encens et de la

  1. Mich., v, v. 2 ; Matth., ii, v. 6. (Note de Voltaire.)