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jusqu’à ce qu’elles entrèrent dans le temple. Et le prince des prêtres la reçut, et la baisa, et dit : Marie, le Seigneur a magnifié votre nom dans toutes les générations, et dans les derniers jours le Seigneur manifestera en vous le prix de sa rédemption[1] aux enfants d’Israël. Et il la plaça sur le troisième degré de l’autel ; et le Seigneur Dieu répandit sa grâce sur elle ; et elle tressaillit de joie en dansant avec ses pieds, et toute la maison d’Israël la chérit.

VIII. — Et ses parents descendirent, admirant et louant Dieu, parce que la petite fille ne s’est pas retournée vers eux. Or, Marie était comme une colombe élevée dans le temple du Seigneur, et elle recevait sa nourriture de la main d’un ange. Lorsqu’elle eut douze ans, il se tint [dans le temple du Seigneur] un conseil des prêtres, disant : Voilà que Marie a douze ans dans le temple du Seigneur ; que lui ferons-nous, de peur que la sanctification du Seigneur notre Dieu ne soit peut-être souillée ? Et les prêtre dirent à Zacharie : Prince des prêtres, présentez-vous à l’autel du Seigneur, et priez pour elle ; et tout ce que Dieu vous aura manifesté, nous le ferons. Et le prince des prêtres, ayant pris sa longue tunique à douze clochettes, entra dans le saint des saints, et pria pour elle. Et voici que l’ange du Seigneur se présenta, lui disant : Zacharie, Zacharie, sortez, et convoquez les veufs du peuple ; et qu’ils apportent chacun une verge[2] ; et elle sera donnée en garde pour femme à celui à qui Dieu aura montré un signe. Or des crieurs le publièrent par toute la région de la Judée, et la trompette du Seigneur sonna[3], et tous accoururent.

IX. — Or, Joseph, ayant jeté sa hache, sortit au-devant d’eux ; et s’étant assemblés ils s’en allèrent au grand prêtre, ayant pris leurs verges. Ainsi recevant d’eux leurs verges, il entra dans le temple, et pria. Et ayant achevé l’oraison, il prit les verges et sortit. Alors il les rendit à chacun d’eux, et il n’y apparut aucun signe. Mais Joseph reçut la dernière verge, et voici qu’une colombe sortit de la verge, et vola sur la tête de Joseph. Et le grand prêtre dit à Joseph : Vous êtes choisi par le sort divin pour prendre la vierge du Seigneur en garde chez vous. Joseph s’en défendait, disant : J’ai des fils, et je suis vieux ; mais elle est très-jeune : de là je crains de devenir ridicule aux enfants d’Israël. Mais le grand prêtre dit à Joseph : Craignez le Seigneur votre Dieu, et ressou-

  1. Matth., chap. xx, v. 28. (Note de Voltaire.)
  2. Num., xvii. (Id.)
  3. Levit., xxv, v. 9. (Id.)