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comme l’ont enseigné les saints Évangélistes, notre Seigneur Jésus-Christ, qui étant Dieu avec le Père, et le Fils, et l’Esprit-Saint, vit et règne pendant tous les siècles des siècles.




Pour suivre l’ordre historique des matières, nous plaçons au second rang le Protévangile de Jacques, qui est le dix-neuvième de la notice. Fabricius avertit qu’il a retouché la version de Postel, et qu’il a mis entre deux crochets [……] ce qui ne se trouve pas dans le grec.


PROTÉVANGILE


ATTRIBUÉ À JACQUES[1], SURNOMMÉ LE JUSTE,


FRÈRE DU SEIGNEUR[2].


I. — Dans les histoires des douze tribus d’Israël, on voit que Joachim était fort riche, et offrait à Dieu des doubles offrandes, disant en soi-même : Que mes facultés soient celles de tout le peuple pour la rémission de mes péchés auprès de Dieu, afin qu’il ait pitié de moi ! Or, le grand jour du Seigneur approchait, et les enfants d’Israël offraient leurs dons ; et Ruben s’éleva contre lui, disant : Il ne vous est pas permis d’offrir votre don, parce que vous n’avez point eu d’enfant en Israël. Joachim en fut très-attristé, et il s’en alla voir la généalogie des douze tribus d’Israël, disant en soi : Je verrai dans les tribus d’Israël si je suis le seul qui n’ai point eu d’enfant en Israël. C’est pourquoi, en examinant, il vit que tous les justes en avaient eu ; et il se ressouvint du patriarche Abraham, à qui, dans ses derniers jours, Dieu avait donné un fils Isaac. Alors Joachim, étant tout triste, n’alla point voir sa femme ; mais il se retira dans le désert, où, ayant dressé des tentes, il jeûna quarante jours et quarante nuits[3], disant en soi-même : Je ne mangerai ni ne boirai jusqu’à ce que le Seigneur mon Dieu m’ait regardé ; mais mon oraison sera ma nourriture[4].

  1. Voyez ci-devant, page 457, n° xix.
  2. Voyez la note 6 de la page 462.
  3. Moses, Exod., ch. xxiv, v. 18 ; ch. xxxiv, v. 28 ; et Deut., ch. xix, v. 9 et 11 ; Élias, II, Reg., ch. xix, v. 8 ; Jesus, Matth., ch. iv, v. 2. (Note de Voltaire.)
  4. Joan., ch. iv, v. 34. (Id.)