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L’A, B, C.

C.

iX’adinettons-nous point encore ([uelque loi fondamentale?

A.

La liberté les comprend toutes. Que Tagriculteur ne soit point vexé par un tyran subalterne ; qu’on ne puisse emprisonner un citoyen sans lui faire incontinent son procès devant ses juges naturels, qui décident entre lui et son persécuteur; qu’on ne prenne à personne son pré et sa vigne sous prétexte du bien pu- blic, sans le dédommager amplement; que les prêtres enseignent la morale, et ne la corrompent point; qu’ils édifient les peuples au lieu de vouloir dominer sur eux en s’engraissant de leur sub- stance; (jue la loi règne, et non le caprice.

C. Le genre humain est prêt à signer tout cela.



QUATORZIÈME ENTRETIEN.
QUE TOUT ÉTAT DOIT ÊTRE INDÉPENDANT.


B.

Après avoir parlé du droit de tuer et d’empoisonner en temps de guerre, voyons un peu ce que nous ferons en temps de paix.

Premièrement, comment les États, soit républicains, soit monarchiques, se gouverneront-ils?

A.

Par eux-mêmes apparemment, sans dépendre en rien d’aucune puissance étrangère, à moins que ces États ne soient composés d’imbéciles et de lâches.

C. Il était donc bien honteux que l’Angleterre fût vassale d’un légat a latere, d’un légat du côté. Vous vous souvenez d’un certain drôle nommé Pandolphe, qui fit mettre votre roi Jean à genoux devant lui, et qui en reçut foi et hommage-lige, au nom de l’évêque de Rome Innocent III, vice-dieu, serviteur des serviteurs de Dieu, le 15 mai, veille de l’Ascension, 1213?

A.

Oui, oui, nous nous en soutenons, pour traiter ce serviteur insolent comme il le mérite.