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DES MŒURS DES JUIFS.


il se révolte contre son souverain ; il ramasse quatre cents malheureux, et, comme dit la sainte Écriture[1], « tous ceux qui avaient de mauvaises affaires, qui étaient perdus de dettes, et d’un esprit méchant, s’assemblèrent avec lui ».

C’était un homme selon le cœur de Dieu[2] ; aussi la première chose qu’il veut faire est d’assassiner un tenancier nommé Nabal, qui lui refuse des contributions : il épouse sa veuve ; il épouse dix-huit femmes, sans compter les concubines[3] ; il s’enfuit chez le roi Achis, ennemi de son pays ; il y est bien reçu, et pour récompense il va saccager les villages des alliés d’Achis : il égorge tout, sans épargner les enfants à la mamelle, comme l’ordonne toujours le rite juif, et il fait accroire au roi Achis qu’il a saccagé les villages hébreux. Il faut avouer que nos voleurs de grand chemin ont été moins coupables aux yeux des hommes ; mais les voies du Dieu des Juifs ne sont pas les nôtres.

Le bon roi David ravit le trône à Isboseth, fils de Saül. Il fait assassiner Miphiboseth, fils de son protecteur Jonathas. Il livre aux Gabaonites deux enfants de Saül et cinq de ses petits-enfants, pour les faire tous pendre. Il assassine Urie pour couvrir son adultère avec Bethsabée ; et c’est encore cette abominable Bethsabée, mère de Salomon, qui est une aïeule de Jésus-Christ.

La suite de l’Histoire juive n’est qu’un tissu de forfaits consacrés. Salomon commence par égorger son frère Adonias. Si Dieu accorda à ce Salomon le don de la sagesse, il paraît qu’il lui refusa ceux de l’humanité, de la justice, de la continence, et de la foi. Il a sept cents femmes et trois cents concubines. Le cantique qu’on lui impute est dans le goût de ces livres érotiques qui font rougir la pudeur. Il n’y est parlé que de tétons, de baisers sur la bouche, de ventre qui est semblable à un monceau de froment, d’attitudes voluptueuses, de doigts mis dans l’ouverture, de tressaillement ; et enfin il finit par dire : « Que ferons-nous de notre petite sœur ? Elle n’a point encore de tétons ; si c’est un mur, bâtissons dessus ; si c’est une porte, fermons-la. » Telles sont les mœurs du plus sage des Juifs, ou du moins les mœurs que lui imputent avec respect de misérables rabbins et des théologiens chrétiens encore plus absurdes.

Enfin, pour joindre l’excès du ridicule à cet excès d’impureté, la secte des papistes a décidé que le ventre de la Sulamite et son

  1. I. Rois. chap. XXII, v. 2. (Note de Voltaire.)
  2. Ibid., chap. XXV. (Id.)
  3. Ibid., chap. XXVII. (Id.)