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nouveauté, à demeurer fidèlement attachés à notre ancienne Église grecque, mère de la latine, et mère d’une fille dénaturée ; et dans cette espérance nous vous donnons notre sainte bénédiction, au nom du Père, qui a engendré le Fils, au nom du Fils, qui n’a pas la puissance d’engendrer, et au nom du Saint-Esprit, qui procède uniquement du Père.

Le tout, avec la permission de notre auguste impératrice Catherine II, sans laquelle nous ne pouvons ni ne devons donner aucune instruction pastorale[1].


Signé : ALEXIS.

Permis d’imprimer :
Christophe BORKEROI,
Lieutenant de police de Novogorod-la-Grande.

FIN DU MANDEMENT.
  1. À propos de cet opuscule, Catherine écrivait à Voltaire : « Démétri, métropolite de Novogorod, n’est ni persécuteur, ni fanatique. Il n’y a pas un principe dans le mandement d’Alexis qu’il n’avouât, ne prêchât, ne publiât, si cela était utile ou nécessaire ; il abhorre la proposition des deux puissances. » Et Voltaire répondait : « Je ne me doutais pas que l’archevêque de Novogorod se fût en effet déclaré contre le système absurde des deux puissances. J’avais raison sans le savoir, ce qui est encore un caractère de prophétie… J’ajouterai qu’il n’y a qu’à changer Alex en Démé, et is en tri, pour avoir le véritable nom de l’archevêque. »