Page:Voltaire - Œuvres complètes Garnier tome25.djvu/337

Cette page n’a pas encore été corrigée

ET M. DE FONCEMAGNE. 327

n'est certainement ni dans la nature humaine, ni dans la nature ecclésiastique, de se dépouiller de ses droits pour en revêtir ceux qu'on croit ses compétiteurs ; et M. de Fonccmagno pense comme nous.

Ce chapitre des cas privilégiés nous paraît composé par un ecclésiastique heaucoup plus attaché à son état qu'à l'autorité royale, et qui n'avait aucune idée des principes du ministère.

5° Nous dirons la même chose de l'article sur la régale, et de celui des trois sentences conformes, requises pour punir les clercs, et de l'article sur les exemptions. Ce sont des traités de jurisprudence ultramontaine, dont les maximes sont presque en tout l'opposé de nos lois. On y propose de faire révoquer toutes ces exemptions, qui sont la plupart subreptices ; et on y suppose (page 15G) que ce remède serait improuvé par les parlements.

Nous pensons que le cardinal devait être instruit combien tous les parlements du royaume sont contraires à ces droits abu- sifs des moines.

6° Les sections sur le droit des laïques de présenter aux cures, et sur la réforme des monastères, nous paraissent, comme à M. de Voltaire, moins dignes de l'attention d'un grand ministre que les objets intéressants qui devaient occuper le roi et le car- dinal, comme les négociations avec la Suède et avec une partie de l'Allemagne, l'éducation du dauphin, et tant d'autres matières véritablement politiques, sur lesquelles le testament garde un silence absolu ; et nous pensons que la cause évidente de ce silence sur des choses si nécessaires, et de cet appcsantissement sur des choses inutiles, vient de ce que l'auteur théologien était un peu instruit des unes, et n'avait aucune connaissance des autres.

7" Nous ne voyons pas que jamais la société des jésuites ait donné tant de jalousie à l' archiduc Albert, comme il est dit (page llk) qu'elle en donna à l'Université de Louvain ; mais il nous semble qu'il n'est rien dit nulle part de cet ombrage donné à l'archiduc par les jésuites, si dévoués en tout temps à la maison d'Autriche.

8° (Page 175.) Selon l'auteur du testament, « l'ordre de Saint- Benoît a été autrefois si absolument maître des écoles qu'on n'enseignait en aucun autre lieu ».

Le cardinal de Richelieu savait sans doute que Charlemagne institua l'école du palais. 11 y eut des écoles attachées à toutes les cathédrales, et il y eut toujours des écoles à Paris, jusqu'à Guillaume

�� �