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324 ARBITRAGE ENTRE M. DE VOLTAIRE

lieu l'a vu, qu'il y a fait des notes, qu'en un mot c'est un monu- ment précieux de ces temps-là.

Nous pensons en même temps qu'il ne faut point faire de reproches au cardinal sur cet ouvrage, puisqu'il ne lui a pas donné une sanction légitime en le signant. Nous le regarderons comme un projet qui n'a point eu d'exécution, comme une pièce digne d'être conservée, et qui reçoit sa principale importance du nom sous lequel elle a été composée.

Il nous parait extrêmement vraisemblable que cette Narration succincte, ce projet de manifeste, fait évidemment en 16/il, finis- sait à ces mots ^ : « d'un prince dont la présence n'était pas peu utile à maintenir en son obéissance les peuples qu'il avait en gou- vernement, » car c'est au bas de cette page, qui est probablement la dernière, qu'on trouve dans un grand espace ces mots de la main du cardinal ainsi rangés :

Monaco

si vous reperdez

Aire;

galères d'Espagne

perdues par la tempête;

distribution de

bénéfices.

Ensuite à une autre page l'auteur ajoute ces paroles: « Voilà, sire, jusqu'à présent, quelles ont été les actions de Votre Majesté, que j'estimerai heureusement terminées si elles sont suivies d'un repos qui vous donne moyen de combler votre État de toutes sortes d'avantages. Pour ce faire, il faut considérer les divers ordres de votre royaume ; l'État, qui en est composé ; votre personne, qui est chargée de sa conduite, et les moyens qu'elle doit tenir pour s'en acquitter dignement : ce qui ne requiert autre chose en général que d'avoir un bon et fidèle con- seil, faire état de ses avis, et suivre la raison dans les principes qu'elle prescrit pour le gouvernement de ses États. C'est à quoi se réduira le reste de cet ouvrage, traitant distinctement ces matières en divers chapitres subdivisés en diverses sections, pour les éclaircir plus méthodiquement. »

Premièrement, cette addition ne nous paraît pas tout à fait du même style que la Narration succincte.

■1. Page 101 de la première partie de l'édition de 1704. (B.)

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