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DU CARDINAL DE RICHELIEU. 287

intitulé Maximes d'État on Testament politique, succincte narration des grandes actions du roi.

A la fin de cette succincte narration, on prétend que le cardi- nal de Richelieu a écrit de sa main :

3Ionaco

si vous reperdez

Aire ;

galères d'Espagne

perdues par la tempête;

distribution de

bénéfices.

RÉPONSE.

Je supplie d'abord M. de Foncemagne de vouloir bien instruire le public si on a confronté l'écriture reconnue du cardinal de Richelieu avec ces notes marginales : cet éclaircissement est d'une nécessité indispensable; je ne cherche, comme lui, que la vérité. Le cardinal faisait souvent mettre de pareilles notes par Rois- Robert et par son médecin Citois, comme le rapporte Pellisson dans son Histoire de l'Académie, au sujet de la critique du Cid. Je m'en rapporte entièrement à M. de Foncemagne, comme je le dois.

En second lieu, oserai-je (Myq qviazQtiQ Narration succincte, qiù est au devant ùnTestament politique, me paraît une preuve évidente de la supposition du testament?

Je prie le lecteur attentif de faire avec moi ses réflexions, qui vaudront mieux que les miennes.

M""" la duchesse d'Aiguillon, seconde du nom, avait, dit-on, entre les mains ce dépôt précieux : l'authenticité du Testament politique était combattue hautement par plusieurs écrivains.

Comment ne se trouva-t-il personne dans sa maison qui oppo- sât cette pièce victorieuse à l'incrédulité des savants ? Comment surtout la seconde duchesse d'Aiguillon ne s'éleva-t-elle pas contre l'avocat Aubery, pensionnaire de sa maison, auteur de l'Histoire de son grand-oncle ?I1 osait s'inscrire en faux contre le testament, dont elle avait, dit-on, l'original marginé de la main du cardinal; n'y a-t-il pas la plus grande vraisemblance qu'elle ne pouvait confondre Aubery, puisqu'elle ne le confondit pas, et que cet avocat était comme ceux d'aujourd'hui ^ qui préfèrent la vérité à

1. Ce compliment s'adressait aux avocats des Calas.

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