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ÉCLAIRCISSEMENTS HISTORIQUES. '.91

ensemble, selon ces paroles : « Toutes les fois que vous ferez ceci, vous le ferez en mémoire de moi^. » Ensuite l'heure changea, l'assemblée se fit le matin, et fut nommée la synaxe; puis les Latins la nommèrent messe. Il n'y avait qu'une assemblée, qu'une messe dans une église, et ce terme de mes frères, si souvent répété, prouve bien qu'il n'y avait point de messes privées : elles sont du x" siècle-. L'ex-jésuite Xonotte ne connaît pas même la messe. Dis-tu la messe, Nonotte ? eh bien, je ne te la servirai pas.

XII^' SOTTISE DE NONOTTE.

SIR LA CONFESSION.

Le libelliste dit que la confession auriculaire était établie dès les premiers temps du christianisme. Il prend la confession auri- culaire pour la confession publique. Voici l'histoire fidèle de la confession ; l'ignorance et la mauvaise foi des critiques servent quelquefois à éclaircir des vérités.

La confession de ses crimes, en tant qu'expiation, et considérée comme une chose sacrée, fut admise de temps immémorial dans tous les mystères d'Isis, d'Orphée, de Mithras, de Cérès ; les Juifs connurent ces sortes d'expiations, quoique dans leur loi tout fût temporel. Les peines et les punitions après la mort n'étaient an- noncées ni dans ]e Dècalogue, ni dans le Lévitique, ni dans le Deu- tèronome ; et aucune de ces trois lois ne parle de l'immortalité de l'âme. Mais les essénieus embrassèrent dans les derniers temps la coutume d'avouer leurs fautes dans leurs assemblées publiques, et les autres Juifs se contentaient de demander pardon à Dieu dans le temple. Le grand prêtre, le jour de l'expiation annuelle, entrait seul dans le sanctuaire, demandait pardon pour le peuple, et chargeait des iniquités de la nation un bouc nommé Hazazel, d'un nom égyptien. Cette cérémonie était entièrement égyptienne.

On offrait, pour les péchés reconnus, des victimes dans toutes les religions, et on se lavait d'eau pure. Delà viennent ces fameux vers :

Ah nimium faciles, qui tristia crimina cœdis Flurainea tolli posse putetis aqua !

(OviD.,Fas^,lI, 45.)

��1. F*" aux Corinthiens, XI. 24-2,").

2. C'était ici que finissait cet article en 1763. La phrase qui -ait fut ajoutée en 1709: la dernière est posthume, mais, en 1777, Voltaire avait mis: Il la dit pourtant: je ne servirai jamais la sienne.

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