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Ces vers et presque tous ceux de la pièce sont trop dépourvus d’élégance, d’harmonie, de liaison. Itys se présente à Electre, et lui dit (I, m):

Ah! ne m’enviez pas mon amour, inhumaine;
Ma tendresse ne sert que Ixop bien votre liaine.
Si l’amour cependant peut désarmer un cœur,
Quel amour fut jamais moins digne de rigueur?

Au prix de tout mon sang je voudrais être à vous,
Si c’était votre aveu qui me fit votre époux:
Ah! par pitié pour vous, princesse infortunée,
Payez mon tendre amour par un tendre liyménée ;

Régnez donc avec moi, c’est trop vous en défendre.

Ce ne sont pas là les vers de Sophocle. L’auteur écrit mieux quand il imite les beaux morceaux du grec, quand Electre dit à sa mère (I, vi):

Moi, l’esclave d’Égislhe! ah, fille infortunée !
Qui m’a fait son esclave? et de qui suis-je née ?
Était-ce donc à vous de me le reprocher, etc.

C’était là le véritable sujet de la pièce ; c’était là Tunique in- térêt qu’il fallait faire paraître.

On ne peut souffrir, après ces mouvements de terreur et de pitié, qu’Oreste vienne faire une déclaration d’amour à Iphianasse, et qu’il dise (II, ii):

Peut-être à ce bonheur aurais-je pu prétendre

Avec quelque valeur et le cœur le plus tendre.

Quels efforts, quels travaux, quels illustres projets

N’a point tentés ce cœur charmé de vos attraits ;

Qui, trop plein d’un amour (julphianasse inspire,

Kii (lit moins qu’il n’en sent et plus qu’il n’en doit dire!

Et l’autre lui répond :

Un amant comme vous, quelque feu qui l’inspire Doit soupirer du moins sans oser me le dire.

Ces discours de roman, mis en vers si lâches et si faibles, dé- pareraient trop une pièce qui serait d’ailleurs bien faite et bien écrite; mais quand on voit des vers tels que ceux-ci :

Ah! que les malheureux éprouvent de tourments! (III, u.) D’Electre en ce moment, faible cœur, cours l’aiiprendre. ^III, i.)

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