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AVIS.

Je dois avertir encore que je ne demeure, ni n’ai jamais demeuré à Genève, où plusieurs personnes mal informées m’écrivent ; que si j’ai une maison de campagne dans le territoire de cette ville, ce n’est que pour être à portée des secours dans une vieillesse infirme ; que je vis dans mes[1] terres en France, honoré des bienfaits du roi, et des priviléges singuliers qu’il a daigné accorder à ces terres ; qu’en y méprisant du plus souverain mépris les insolents calomniateurs de la littérature, de la philosophie, je ne suis occupé que de mon zèle et de ma reconnaissance pour mon roi, du culte et de tous les exercices de ma religion[2], et des soins de l’agriculture.

Je dois ajouter qu’il m’est revenu que plusieurs personnes se plaignent de ne recevoir point de réponses de moi ; j’avertis que je ne reçois aucune lettre cachetée de cachets inconnus, et qu’elles restent toutes à la poste.

Fait au château de Ferney, pays de Gex, province de Bourgogne, le 12 janvier 1761.

Voltaire.
FIN DE L’AVIS.
  1. Dans ses lettres à Thieriot, du 31 janvier 1761, et à Damilaville, du 2 février, Voltaire se plaint de ce que, dans le Mercure et dans le Journal encyclopédique, on a imprimé des terres au lieu de mes terres, que portait son manuscrit. (B.)
  2. Dans le Mercure et dans le Journal encyclopédique on a imprimé : « De mon zèle et de ma reconnaissance pour mon roi, de ce qui intéresse mes amis, et des soins de l’agriculture. » Voltaire se plaint très-vivement de cette altération ; voyez les lettres à Thieriot et à Damilaville, citées en la note qui précède. (B.)