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RÉPONSE
AUX OBJECTIONS PRINCIPALES QU’ON A FAITES EN FRANCE
CONTRE
LA PHILOSOPHIE DE NEWTON[1].
(1739)

Les Éléments de Newton furent donnés au public parce qu’il semblait utile de mettre le public au fait de ces nouvelles vérités dont tout le monde parlait à Paris comme d’un monde inconnu. M. Algarotti travaillait en même temps à faire goûter cette philosophie à ses compatriotes, et ornait, par les agréments de son esprit, des vérités qui ne semblaient soumises qu’au calcul. Ces vérités pénétraient dans l’Académie des sciences, malgré le goût dominant de la philosophie cartésienne ; elles y furent d’abord proposées par un grand mathématicien[2], qui depuis, par ses mesures prises sous le cercle polaire, a reconnu et déterminé la figure que Newton et Huygens avaient assignée à la terre. D’autres géomètres physiciens, et surtout celui qui a traduit la Statique des végétaux[3] et qui enchérit encore sur ses expériences étonnantes, embrassaient avec courage cette physique admirable, qui n’est

  1. C’est sous ce titre que Voltaire a publié cet opuscule en 1739, in-8o de vingt-six pages, plus le frontispice ; l’auteur ne le regardant que comme un écrit de circonstance, avec d’autant plus de raison que l’ouvrage dont il est la défense a, comme je l’ai déjà dit, subi de très-grands changements, n’avait compris cette Réponse dans aucune édition de ses Œuvres. Les éditeurs de Kehl, les premiers qui l’aient recueilli, l’intitulèrent Défense du newtonianisme. Je m’en suis tenu au titre donné par Voltaire. Leratz de Lanthenée a publié une Lettre à M. de Voltaire sur son écrit intitulé Réponse aux objections, etc., 1739, in-8o. (B.)
  2. M. de Maupertuis ; il a trouvé le moyen d’occuper le public de lui seul, et de faire oublier ses compagnons de voyage. (K.)
  3. M. de Buffon ; il a eu depuis avec M. Clairaut une dispute sur la nature des forces attractives, dispute où tout l’avantage a été pour le grand géomètre. (K.)