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LA VOIX DU SAGE

impôt très-nuisible au peuple, auquel ils enlèvent ce qui lui aurait donné un peu d’aisance ou formé quelques épargnes.

Ainsi, en France, non-seulement le clergé ne paye point les impôts, mais il en lève à son profit de très-considérables.


LA VOIX DU SAGE ET DU PEUPLE.[1]

La bonté d’un gouvernement consiste à protéger et à contenir également toutes les professions d’un État.

Le gouvernement ne peut être bon s’il n’y a une puissance unique.

  1. La Voix du sage et du peuple, imprimée en mai ou juin 1750, fut supprimée par arrêt du conseil du 21 mai 1751. Le clergé ne voulait pas payer le vingtième établi par M. de Machault (voyez page 308). Ce ministre, qui était en même temps contrôleur des finances et garde des sceaux, dont Voltaire approuvait, louait les opérations de finances, résista sans doute tant qu’il put avant de laisser prononcer cette condamnation : ce qui en explique le retard. On lit dans la Bigarrure, tome IV, page 128, que la Voix du sage fut composée par ordre de la cour, et que le voyage de Berlin eut lieu pour soustraire l’auteur à la colère du clergé. L’opuscule de Voltaire en fit naître un grand nombre :

    I. Réfutation d’un libelle intitulé : la Voix du sage et du peuple, 1751, in-12 de ij et 35 pages, que la France littéraire de 1769 attribue à l’abbé Gaultier.

    II. Réponse critique à la Voix du sage, 1751, in-12 de vj et 88 pages.

    III. La Voix du chrétien et de l’évêque, 1750, in-12 de 12 pages.

    IV. La Voix des cap..... (capucins), in-8° de 6 pages, réimprimé dans la Bigarrure, tome VIII, et qui est de l’abbé Hervé, Breton.

    V. La Voix du fou et des femmes, 1750, in-12 de 12 pages.

    VI. La Voix du prêtre : très-humbles et très-respectueuses remontrances du second ordre du clergé, au roi, au sujet du vingtième, 1750, in-12. Supprimé par arrêt du conseil.

    VII. Necesse est ut ventant scandala. 1750, in-12 de 30 pages ; réponse à la Voix du prêtre, et aussi supprimée.

    VIII. La Voix du B* aux auteurs des lettres pour et contre les immunités du clergé, déjà imprimé à la suite du n° VI, et réimprimé dans la Bigarrure, tome V.

    IX. La Voix du poëte et celle du lévite, 1750, in-12 de 22 pages. On y critique, et la Voix du sage, et la Voix du prêtre.

    X. La Voix du pape, ou Bref de N. S. P. le pape Benoît XIV, portant condamnation des Lettres Ne repugnate et du libelle intitulé la Voix du sage, en latin et en français, in-12 de 7 pages. Le bref du pape est du 25 janvier 1751. Les Lettres Ne repugnate sont ainsi nommées des premiers mots de leur épigraphe, et ont pour auteur Bargeton.

    XI. La Voix du pauvre, par Joseph Languet de Gergy, archevêque de Sens, imprimée dans la Bigarrure, tome VIII.

    XII. La Voix du riche, imprimée dans le même tome.

    XIII. Vox clamantis in deserto, imprimé dans la Bigarrure, tome IX.

    XIV. Mémoire pour servir à l’histoire des immunités de l’Église, ou les Confé-