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ONAN, ONANISME.

Ruth et de Bethsabée, se trouvât mêlée dans la généalogie de Jésus-Christ. »

Il eût été à souhaiter que dom Calmet nous eût développé ces bonnes raisons : il aurait éclairé les doutes et calmé les scrupules de toutes les âmes honnêtes et timorées, qui voudraient comprendre comment l’Être éternel, le créateur des mondes, a pu naître dans un village juif, d’une race de voleurs et de prostituées. Ce mystère, qui n’est pas le moins inconcevable de tous les mystères, était digne assurément d’être expliqué par un savant commentateur. Tenons-nous-en ici à l’onanisme.

On sait bien quel est le crime du patriarche Juda, ainsi qu’on connaît le crime des patriarches Siméon et Lévi ses frères, commis dans Sichem, et le crime de tous les autres patriarches, commis contre leur frère Joseph ; mais il est difficile de savoir précisément quel était le péché d’Onan. Juda avait marié son fils aîné Her à cette Phénicienne Thamar. Her mourut pour avoir été méchant. Le patriarche voulut que son second fils Onan épousât la veuve, selon l’ancienne loi des Égyptiens et des Phéniciens leurs voisins : cela s’appelait susciter des enfants à son frère. Le premier-né du second mariage portait le nom du défunt, et c’est ce qu’Onan ne voulait pas. Il haïssait la mémoire de son frère ; et pour ne point faire d’enfant qui portât le nom de Her, il est dit qu’il jetait sa semence à terre.

Or il reste à savoir si c’était dans la copulation avec sa femme qu’il trompait ainsi la nature, ou si c’était au moyen de la masturbation qu’il éludait le devoir conjugal ; la Genèse ne nous apprend point cette particularité. Mais aujourd’hui ce qu’on appelle communément le péché d’Onan, c’est l’abus de soi-même avec le secours de la main, vice assez commun aux jeunes garçons et même aux jeunes filles qui ont trop de tempérament.

On a remarqué que l’espèce des hommes et celle des singes sont les seules qui tombent dans ce défaut contraire au vœu de la nature.

Un médecin a écrit en Angleterre contre ce vice un petit volume intitulé de l’Onanisme, dont on compte environ quatre-vingts éditions, supposé que ce nombre prodigieux ne soit pas un tour de libraire pour amorcer les lecteurs : ce qui n’est que trop ordinaire.

M. Tissot, fameux médecin de Lausanne, a fait aussi son Onanisme, plus approfondi et plus méthodique que celui d’Angleterre. Ces deux ouvrages étalent les suites funestes de cette malheureuse habitude, la perte des forces, l’impuissance, la dépravation de l’estomac et des viscères, les tremblements, les vertiges, l’hébéta-